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Haïti-Politique : Nouvelle tension entre la présidence et des parlementaires

P-au-P, 2 fév. 2012 [AlterPresse] --- Une nouvelle tension semble s’installer entre le président Michel Martelly et certains parlementaires suite à l’irruption inattendue du chef de l’Etat à une rencontre du premier ministre Garry Conille avec des députés et sénateurs en sa résidence privée, dans la soirée du 1er février, selon les témoignages concordants de plusieurs parlementaires sur les ondes de stations de radio de la capitale.

Selon le sénateur Steeven Benoit, ce débarquement inopportun du président ferait suite à un appel d’un député d’une circonscription de l’ouest, présent à la réunion, informant Martelly qu’un coup d’Etat serait en train d’être ourdi par le premier ministre et des parlementaires.

Le président aurait proféré des injures et menacé certains participants à la réunion, rapporte le deuxième sénateur de l’ouest, John Joel Joseph.

« Je remets ma vie entre les mains de Michel Martelly et de ses sbires, les Roro Nelson et autres », déclare Steven Benoit à la presse, en précisant que le chef de l’Etat a juré de mettre fin à ses jours.

D’autre part, le sénateur Benoit projette de démissionner de la commission spéciale chargée de vérifier à Washington les pièces du président Martelly accusé de détenir des passeports américain et italien par le sénateur du Nord, Moïse Jean-Charles.

Du côté de la primature, le directeur de la communication, Gary Bodeau nie totalement qu’un tel incident s’est produit.

Selon Bodeau, la rencontre se serait terminée dans la plus grande harmonie au point que ce sont « le premier ministre et les parlementaires qui ont accompagné le président jusqu’à sa voiture ».

Jusqu’à présent le Chef de l’Etat refuse de déposer ses documents de voyage devant la commission sénatoriale, présidée par le sénateur Joseph Lambert, chargée d’enquêter sur la nationalité des membres de l’exécutif dont le président Martelly et le premier ministre Conille.

Selon la constitution haïtienne, pour être président de la république ou premier ministre il faut être de nationalité haïtienne et n’avoir jamais renoncé à sa nationalité.

Ce 2 février 2012, plusieurs auditeurs et auditrices intervenant à certaines émissions de libre tribune sur les ondes de stations de radio de Port-au-Prince se sont demandés : pourquoi le président se serait-il énervé ? Aurait-il quelque chose à cacher ? [efd gp apr 2/02/2012 17:00]