P-au-P, 31 janv. 2012 [AlterPresse] --- L’ordonnance de clôture de l’instruction sur les crimes reprochés à Jean Claude Duvalier n’a toujours pas été signifiée aux parties, vingt-quatre heures après la remise du document au parquet, apprend AlterPresse.
Le Collectif contre l’impunité au sein duquel 22 victimes sont regroupées aux côtés d’organisations de défense de droits humains, affirme n’avoir toujours pas reçu l’ordonnance comme cela aurait du être fait.
Même chose pour la défense, selon Reynold Georges, un des avocats de l’ancien dictateur.
L’ordonnance a été déposée le lundi 30 janvier au parquet, mais n’a pas été rendue publique.
Selon plusieurs medias, le juge d’instruction Carvès Jean a décidé au terme de son enquête que Jean Claude Duvalier n’aura pas à répondre des crimes de sang dont l’accusent pas moins de 22 personnes, mais seulement des crimes économiques que lui reproche l’Etat haïtien.
Danielle Magloire, coordonnatrice du Collectif contre l’impunité, signale que l’ordonnance est devenue une affaire médiatique, alors que les principaux concernés ne sont pas informés.
Le juge instructeur Carvès Jean omet aussi de donner les « motifs » de sa décision quand il intervient dans la presse, ne fournissant aucune explication sur cette mise à l’ écart des accusations de crimes contre l’humanité contre le dictateur, ajoute t-elle.
« C’est triste pour le pays de voir le juge Carvès [Jean] prendre une telle décision », déclare pour sa part Robert Duval, l’un des plaignants, emprisonné à deux reprises et torturé durant la dictature des Duvalier.
« Qu’il( Carvès Jean) décide que Duvalier soit jugé pour les crimes économiques est une chose, mais ce qu’il occulte c’est que pour qu’il ait réussi à accomplir ces crimes il fallait d’abord commettre les crimes politiques. Parce que c’est grâce à la peur qu’il a pu voler tout cet argent au pays », réagit Robert Duval.
La décision de justice contre Jean Claude Duvalier a provoqué plusieurs réactions au niveau international, soulevant notamment déception et indignation. Amnesty International tout en leur réitérant son soutien dans une note, dit souhaiter que les victimes feront appel. [kft gp apr 31/01/2012 13 :20]