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Haiti : Vers la nomination d’un nouveau Premier Ministre

P-au-P., 6 mars. 04 [AlterPresse] --- Le Conseil des Sages, formé de 7 représentants de plusieurs secteurs de la société haïtienne, examine depuis ce 6 mars les dossiers de diverses personnalités afin de désigner un premier ministre, qui doit remplacer à l’actuel chef de gouvernement Yvon Neptune.

Le 5 mars, une première réunion du Conseil a pris fin tard dans soirée, tout de suite après leur choix par le Groupe Tripartite, instance prévue par le plan international de transition, suite au départ pour l’exil de l’ex président jean Bertrand Aristide le 29 février dernier.

Le Conseil des Sages est composé d’Anne-Marie Issa, du secteur privé, Lamartine Clermont, de l’Eglise Catholique, Danielle Magloire, du secteur de Droits Humains, Ariel
Henry, de la Plateforme Démocratique, Jean Mcdonald, de l’Eglise Anglicane, Christian Rousseau, de l’université, et de Simon-Paul Emile, du parti Famille Lavalas.

Le Groupe Tripartite, composé de l’ex sénateur Paul Denis, représentant de la Plate-forme Démocratique en opposition à Aristide, le ministre des Haitiens Vivant à lEtranger, Leslie Voltaire, représentant de l’ancien parti au pouvoir Famille Lavalas, et le chef du système des Nations Unies en Haïti, Adama Guindo, représentant de la Communauté internationale, a été dissout peu après avoir mis en place le Conseil des Sages.

La première réunion du Conseil des Sages a été une rencontre d’introduction à ses travaux, qui a eu lieu au local de la mission de l’Organisation des Etats Américains (OEA) en Haïti. Elle s’est déroulée en présence de représentants des Etats-Unis, du Canada, de la France, de l’Allemagne, de l’OEA et de l’Union Européenne (UE).

Une source proche du Conseil a fait savoir à AlterPresse que des représentants de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) n’ont pas assisté à cette première réunion, ni les membres de l’Exécutif haïtien.

Les échanges se sont déroulés dans une "bonne atmosphère", a appris AlterPresse de même source. Toutefois, le comité est conscient de la nécessité de chercher un lieu
"neutre" pour ses réunions, a encore affirmé cette source.

A propos du choix d’un nouveau premier ministre, « il faut faire vite », a indiqué la source contactée par AlterPresse. Un premier communiqué du Conseil des Sages a en effet fait savoir que le nom du nouveau chef de gouvernement devrait être connu d’ici le 9 mars.

Les noms qui sont cités pour le poste de Premier Ministre sont ceux du chef d’entreprise Smark Michel, ex premier ministre d’Aristide (1994-1995), le général Hérard Abraham, ex commandant en chef de l’armée, dissoute par Aristide, l’entrepreneur et consultant Axan Abellard et Gérard Latortue, ex ministre des Affaires Etrangères durant l’administration de l’ancien président Lesly Manigat (1988).

Après avoir choisi un Premier Ministre, qui sera formellement nommé par le président provisoire Boniface Alexandre, le Conseil de Sages devra aussi prendre part à la formation d’un nouveau gouvernement.

Une fois que sera formé ce gouvernement, les nouveaux dirigeants devront faire face à des problèmes très sérieux qui ont accompagné le départ d’Aristide pour l’exil.

La population de la capitale et de plusieurs d’autres villes d’Haïti ont exprimé des inquiétudes face à l’insécurité, susceptible d’augmenter, en raison de l’existence de plusieurs groupes armés, liés notamment à l’ancien régime.

Ce 5 mars, durant une visite en Haïti, le général américain James Hill, commandant du Commandement Sud, a promis que les troupes internationales présentes dans le pays vont œuvrer au désarmement des groupes armés.

Le commandement des troupes internationales, composées pour le moment de 1200
Américains, 600 français, 134 Chiliens et 100 canadiens, a été confié ce 5 mars aux Etats-Unis.

L’ex commissaire Guy Philippe, commandant des ex rebelles ayant combattu le régime Aristide, a annoncé qu’il prendrait des dispositions pour déposer les armes. Mais les ex militaires qui ont intégrés les troupes rebelles, ont affirmé le contraire.

Pour leur part, des partisans armés de l’ancien régime ont manifesté à plusieurs reprises à Port-au-Prince et ont menacé le 5 mars de lancer de nouvelles opérations violentes pour permettre le retour de Jean Bertrand Aristide.

Un autre dossier important est la relance de l’économie, très affaiblie par des
pillages et incendies à Port-au-Prince, ayant causé des dommages estimés à plus de 300 millions de dollars. [gp apr 06/03/2004 21:00]