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Haïti et la Rép. Dominicaine face à un nouveau cycle sismique

P-au-P, 30 janv. 2012 [AlterPresse] --- La république d’Haïti et la République Dominicaine, qui semblent être entrées dans un nouveau cycle sismique le 12 janvier 2010, risquent d’être touchées par de grands tremblements de terre durant les prochaines années, indique une étude américaine publiée le jeudi 27 janvier 2012 et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

« Le séisme de 2010 (en Haïti) pourrait marquer un nouveau cycle de grands tremblements de terre dans le système de failles Enriquillo après 240 ans d’accalmie sismique », souligne l’étude.

Les chercheurs sont parvenus à cette conclusion en analysant les récits sur les tremblements de terre, enregistrés particulièrement au 18e siècle dans les deux pays, et en comparant leurs intensités et localisations.

L’étude a paru dans le Bulletin of seismological society of America, alors qu’une série de secousses agitent l’ile ces derniers jours.

« Tout le système de failles Enriquillo apparait comme sismiquement actif. Haïti et la République Dominicaine devraient se préparer à de futurs tremblements de terre dévastateurs au sein du système de failles Enriquillo », préviennent les chercheurs.

L’étude revient avec l’idée que le séisme du 12 janvier 2010 n’a pas été causé par la rupture de la faille Enriquillo elle-même, mais à l’intérieur du « système de failles Enriquillo ».

Une série de séismes dévastateurs a débuté au 18e siècle au sein de ce système de faille, signalent les chercheurs.

Le séisme du 9 novembre 1701 marque le début du premier cycle qui a duré 70 ans, entre 1701 et 1770.

Quatre séismes majeurs sont alors survenus, avec des conséquences colossales sur l’économie de l’ile.

L’un de ces séismes, enregistré le 18 octobre 1751, a détruit et déplacé la ville de Azua en République Dominicaine.

Santo Domingo et Hinche (ville située à 128 kilomètres au nord-est de Port-au-Prince), entre autres, ont souffert du séisme du 18 octobre 1851, lit-on.

Entre 1765 et 1770, dix séismes moins dévastateurs ont frappé notamment Port-au-Prince.

En revanche, en 1751 (deux fois), puis en 1770, la capitale haïtienne a été sévèrement affectée.

Puis, plus rien.

Par la suite, il y aura le séisme de 1842 au Cap Haïtien, provoqué par le mouvement brusque d’une autre faille (la faille septentrionale) qui inquiète aujourd’hui, et un autre séisme en 1860, suivi d’un tsunami à Anse à Veau (près de 138 kilomètres à l’ouest de Port-au-Prince), toutefois pas assez significatif, estiment les chercheurs.

Depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010, mille cent treize répliques ont été recensées.

L’inquiétude est montée d’un cran ces derniers jours (notamment depuis le début de l’année 2012), surtout en République Dominicaine, où plusieurs secousses sont ressenties. [kft rc apr 30/01/2012 0:22]