P-au-P., 24 janv. 2012 [AlterPresse] --- La mission des Nations Unies pour la stabilisation d’Haïti (Minustah) a annoncé avoir pris connaissance de deux cas d’allégations graves d’exploitation et d’abus sexuels qui auraient été commis par des éléments de son personnel de police.
« Conformément à la politique de tolérance zéro de l’Organisation des Nations Unies en la matière, une enquête a immédiatement été ouverte », indique la Minustah dans un communiqué transmis à AlterPresse.
Aussitôt informé de ces allégations, le Commissaire de police de la Minustah, a relevé les suspects de leurs fonctions à titre conservatoire, ajoute le communiqué.
Cette mesure a été prise afin de prévenir tout contact de ces derniers avec la population et d’empêcher toute tentative d’ingérence dans le déroulement de l’enquête, explique la Mission.
Le quartier général de l’organisation des Nations Unies (Onu), à New York, a dépêché une équipe d’enquête en Haïti, laquelle est arrivée le samedi 21 janvier 2012 dans le pays.
« En tant que Représentant spécial du Secrétaire général en Haïti, et en ma qualité de chef de la Minustah, je tiens à réitérer mon engagement à faire respecter la politique de tolérance zéro en matière d’ ;abus commis par le personnel de la Mission », assure le chef civil de la Minustah, Mariano Fernández Amunátegui.
Par ailleurs, le ministère haïtien des affaires étrangères et des Cultes vient de demander à la Minustah d’apporter des éclaircissements à propos de la situation de soldats uruguayens accusés de viol l’année dernière sur le jeune haïtien, Johnny Jean, à Port-Salut (Sud).
Ces derniers jours, les médias de la capitale ont rapporté que les 5 soldats uruguayens concernés dans cette affaire ont été libérés par la justice de leur pays.
Par la suite, la porte-parole de la Minustah, Sylvie Van den Wildenberg, a annoncé que cette libération n’est que conditionnelle.
Au début du mois de septembre 2011, l’affaire Johnny Jean a soulevé la consternation dans la société haïtienne. Plusieurs personnalités et institutions, dont le parlement, ont exprimé leur indignation par rapport à cet acte qu’elles ont qualifié d’odieux.
D’autre part, en automne 2007, 108 soldats du bataillon sri lankais de la Minustah ont été impliqués dans des abus sexuels sur des mineures en Haïti. Ces militaires ont été rapatriés suite à un rapport d’enquête des services de contrôle internes de l’Onu.
Des organisations de femmes ont exigé en vain la publication de ce rapport et le public n’a pas été informé de la suite donnée à cette affaire au Sri Lanka. [gp apr 24/01/2012 08:00]