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Haïti-Duvalier : Le juge Carvès Jean réaffirme les restrictions aux déplacements de l’ancien dictateur

P-au-P, 20 janv. 2012 [AlterPresse] --- L’ex-dictateur Jean-Claude Duvalier est tenu de respecter scrupuleusement les mesures restrictives de l’ordonnance insérée dans l’assignation à résidence jusqu’à la sortie de l’ordonnance de clôture par le Juge Carvès Jean, le 27 janvier 2012, apprend AlterPresse.

Duvalier a été auditionné au cabinet d’instruction (local parquet de Port-au-Prince), ce 20 janvier, aux environs de dix heures. Ses déplacements sans autorisation du juge Carvès ont été abordés.

Quelques dizaines de partisans (âgés en général de plus de 40 ans) sont venus apporter leur support à Duvalier, inculpé pour crimes contre l’humanité, vols, viols et détournements de fonds publics.

A l’instar des avocats de « Baby doc », les supporters ont lancé des propos très hostiles contre les organisations des droits humains, spécialement le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), Amnesty International et le Centre Œcuménique de Défense des Droits Humains (CEDH).

« Ces gens là confondent la justice et la haine ou bien la vengeance », selon Reynold Georges, avocat de Duvalier.

A la sortie de l’audition, les avocats de l’ancien tyran se sont montrés satisfaits et très confiants à propos de l’issue du dossier.

« Je suis plus que confiant aujourd’hui. Surtout en considérant que le réquisitoire du commissaire du gouvernement n’est constitué que de mes requêtes qui ont été reproduites », se félicite Reynold Georges.

« Le 5 décembre 2011, on a plaidé la cause en appel. Le ministère public a déclaré illégal et arbitraire, l’ordonnance du juge Carvès », renchérit Alix Aurélien Jeanty, un autre avocat de Duvalier.

Et comme pour minimiser les plaintes des victimes de Duvalier, Me Georges les qualifie de « téméraires, fantaisistes voire même chimériques et ne peuvent retenir en rien l’attention de la justice ».

L’avocat voit aussi des manœuvres de politiciens haïtiens post 1986 dans l’assignation à résidence. Il va jusqu’à prédire une quelconque victoire électorale prochaine de Jean-Claude Duvalier.

« Ils veulent écarter JC Duvalier pour qu’il ne se porte pas candidat à la présidence car ils savent qu’il sera élu à une majorité écrasante », déclare-t-il.

Interrogé par AlterPresse sur les pressions qu’il aurait subies dans le cadre de ce dossier, le juge Carvès les a rejetées d’un revers de main.

« Je suis un magistrat professionnel dans mon âme et conscience. Je ne fais que respecter les textes de lois. Ces pressions sont du vent. Juge Carvès ne cède et ne cèdera aux pressions de quiconque », s’exclame-t-il.

Le juge promet pour le 27 janvier 2012, son ordonnance de clôture, qui sera un non-lieu ou un renvoi.

Alors que le Collectif contre l’impunité, qui regroupe des plaignants contre Duvalier, déclare suivre le dossier-Duvalier « avec vigilance » et espérer logiquement une ordonnance de renvoi, les avocats de l’ex-dictateur, très optimistes, déclarent n’attendre « qu’une ordonnance de non-lieu ». [efd gp apr 20/01/2012 15 :24]