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Haïti-Accident : Le bilan passe à 30 morts - Les riverains de Delmas 33 toujours sous le choc

P-au-P, 19 janv.2012 [AlterPresse] --- Les habitants de la zone de Delmas 33, lieu de l’accident de la route survenu en fin de soirée du 16 janvier et qui a fait au moins 30 morts et plus d’une trentaine de blessés, sont encore sous le choc, 72 heures après le drame, constate AlterPresse.

Les riverains continuent de se masser à l’endroit où un camion hors de contrôle a percuté des immeubles, broyé plusieurs véhicules dont des motocyclettes, et plongé plusieurs familles dans le deuil.

Selon les dernières informations, le bilan risque encore de s’alourdir étant donné l’état très grave de plusieurs blessés.

A propos du chiffre de 40 morts qui circule dans le public, la Protection Civile a fait savoir à AlterPresse qu’elle n’est pas en mesure présentement de le confirmer.

La désolation se lit sur les visages de femmes et hommes rassemblés pour essayer encore vainement de comprendre ce qui s’est passé, alors que des carcasses de motocyclettes encore visibles rappellent la violence des impacts.

Les premières informations relatives à ce drame supposent que le système de freinage du camion immatriculé ZA 12655, à l’origine de l’accident, aurait lâché.

L’engin est ensuite monté sur les trottoirs où se trouvaient des marchandes de poulets, avant de terminer sa course sur la cour de la Télévision nationale d’Haïti (Tnh).

Plusieurs officiels et des ambassades ont réagi à ce qui s’est passé.

Le premier ministre haïtien Garry Conille affirme se sentir « profondément concerné » par cet évènement qui vient ajouter aux souffrances des Haïtiens.

C’est pour le chef du gouvernement une triste circonstance qui doit servir d’ « (…) occasion pour tous les haïtiens de s’unir autour d’un projet commun et de transcender les divisions afin de fonder un État solide qui œuvre au bien-être de tous ses ressortissants et qui soit capable de prévenir de tels drame », ajoute Conille dans un communiqué acheminé à AlterPresse.

De son côté l’ambassadeur de France en Haïti, Didier Le Bret, a fait part, dans un communiqué de l’ambassade, de sa « très vive émotion ».

L’envoyée spéciale de l’Unesco en Haïti Michaëlle Jean, qui était présente dans le pays au moment du drame, dit avoir « le cœur très lourd à la pensée de ce terrible accident de circulation… » et déplore l’état de délabrement dans lequel se trouvent des véhicules qui circulent dans la capitale haïtienne, ce, sans contrôle et vérification.

Pour sa part, le représentant du secrétaire général de l’Organisation des nations unies (Onu) dans le pays, Mariano Fernández Amunátegui a exprimé sa profonde tristesse suite au tragique accident.

Tous ont présenté leurs sympathies et leurs condoléances aux parents des victimes, majoritairement des marchandes de poulets, des chauffeurs de mototaxi, des passants ou des citoyens qui attendaient un tap tap ( moyen de transport en commun) pour rentrer chez eux.

Selon un communiqué de MSF, transmis à AlterPresse, « les accidents de la route sont aujourd’hui la première source de patients dans les services d’urgence » de ses hôpitaux.

Chaque semaine, MSF reçoit en moyenne plus de 300 accidentés de la route dans ses trois structures hospitalières de Léogane (Ouest), Martissant et Drouillard (P-au-P et périphérie), précise la note. [rh gp apr 19/1/2012 10 :50]