Español English French Kwéyol

Haïti-Séisme-2 ans : La reconstruction telle qu’annoncée a échoué, selon la Pohdh

P-au-P, 10 janv 2012 [AlterPresse] --- Le processus de reconstruction d’Haïti a échoué parce qu’il s’est basé sur l’exclusion, déclare le secrétaire exécutif de la plateforme des organisations haïtiennes de défense des droits humains (Pohdh), Antonal Mortimé, lors d’une conférence de presse autour du second anniversaire du séisme du 12 janvier 2010.

« Vingt-quatre mois après le séisme la situation des gens parait inquiétante. La dignité des personnes n’est pas respectée. Malgré l’annonce de grosses sommes d’argent pour appuyer le processus de la reconstruction du pays, les résultats ne sont pas satisfaisants », soutient Mortimé.

« Aucun impact n’a été constaté au niveau de la vie des victimes qui croupissent jusqu’à nos jours dans la misère », ajoute t-il.

Mortimé pointe les acteurs gouvernementaux et les organisations internationales impliqués dans la reconstruction, pour n’avoir pas pris en compte tous les secteurs de la vie nationale.

« Ce processus de reconstruction s’est bâti sur l’exclusion, d’où son échec », déclare t-il.

« Les organisations internationales, les acteurs de ce processus de reconstruction doivent s’asseoir avec tous les secteurs de la vie nationale afin d’œuvrer pour la réalisation d’un plan effectif, non seulement pour le développement du pays mais également pour que dans l’avenir ces catastrophes ne fassent plus autant de dégâts », souhaite Mortimé.

Le principal responsable de la Pohdh rappelle les cas de violations de droits humains, enregistrées dans les camps, notamment le phénomène d’expulsion forcée qui a contribué grandement à réduire le nombre de ces centres d’hébergement informels.

« En dépit des efforts de plusieurs organismes de droits humains, les violations du droit au logement sont toujours enregistrées », poursuit-il.

Mortimé mentionne aussi le droit des gens à vivre dans un espace sécuritaire, assaini et décent.

Antonal Mortimé a présenté ces réactions en présence de plusieurs
personnes déplacées vivant encore dans les camps.

Pour leur part, ces personnes sinistrées dénoncent les conditions de vie effroyables, qu’elles subissent depuis deux ans, ainsi que les opérations de relocalisation officielles.

« La commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (Cirh) n’a rien fait, alors que l’on ne cesse point de parler de la relocalisation des personnes sinistrées », déplore Cliff Junior Dossous, président du camp Garage de Delmas 31.

Dossous souhaite des explications sur ces fameuses relocalisations, dans un contexte où plus de 500 mille personnes déplacées vivent encore dans des abris précaires.

« Beaucoup d’entre elles ne veulent pas passer cette année 2012 dans les mêmes conditions que 2011, parce que trop d’argent a été décaissé sous couvert d’aide aux personnes sinistrées dans le séisme », prévient-il.

Dossous demande également à l’État haïtien de prendre toutes les dispositions pour subvenir aux besoins de la population en matière d’aménagement d’espaces décents. [jep kft gp apr 10/01/2012 11:30]