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Haïti-Minustah : Liberté provisoire pour des militaires uruguayens impliqués dans le viol présumé d’un jeune Haitien

P-au-P, 6 janv. 2011 [AlterPresse] --- Certains des militaires uruguayens impliqués dans le viol sur le jeune haïtien Johny Jean, à Port-salut (au sud d’Haïti), ont été mis en liberté conditionnelle en Uruguay par le juge militaire Washington Vigliola, selon El Pais.

Mis en accusation par la justice militaire uruguayenne, ces militaires ont été détenus depuis le 18 septembre 2011 dans une unité militaire.

A la demande du procureur de l’armée Herrera Julio, les militaires ont été jugés pour délits punis par le Code de justice militaire et non pour viol sur un jeune haïtien.

Le 23 septembre, le tribunal pénal de Montévidéo a entendu les déclarations des soldats pour la première fois. Une plainte a été déposée par le ministère uruguayen de la défense pour viol présumé.

Les casques bleus uruguayens ont nié avoir violé le jeune haïtien. « C’était une blague, il s’agissait de simples chatouilles et des coups de ceinturon administrés à l’adolescent », ont-ils déclaré à la justice de leur pays.

L’avocat des accusés avait émis le vœu que la victime puisse venir témoigner devant la justice uruguayenne.

Le témoignage du jeune Johnny est crucial dans l’affaire, sinon la justice pourrait classer le dossier sans suite, d’après le juge en charge du dossier.

La justice pénale attend le jeune porsalutain pour venir témoigner à la barre du tribunal. Le juge Alejandro Guido et le procureur Eduardo Fernandez Dovat sont en charge de ce dossier en Uruguay.

Pour le moment, selon le Secrétaire à la Défense Jorge Menendez, l’Uruguay travaille sur la possibilité de permettre que l’audition se déroule dans le pays ou par vidéoconférence.

Selon El Pais, fin septembre 2011, dans une vidéo, Johny Jean avait exigé du gouvernement de l’Uruguay, une indemnité de 5 millions de dollars américains de réparation comme condition de surseoir sur la poursuite des 5 soldats uruguayens impliqués dans l’affaire.

Le Ministre de la Défense, Eleuterio Fernández Huidobro, avait rejeté cette possibilité. « Il n’y a aucun compromis possible », a-t-il dit. Ces types d’accord ne sont pas autorisés en Uruguay.

Traumatisée, menacée, la famille de Johnny Jean a du se mettre à l’abri. Jusqu’à présent, il existe un voile quasi opaque sur l’endroit où se trouve le jeune portsalutain et sa famille.

Des démarches ont été entreprises sous la houlette d’un certain Jean Ronald Joseph et un cousin de la famille en vue de permettre l’émigration de Johnny, sa mère et d’autres parents vers les Etats-Unis d’Amérique.

Au début du mois de septembre 2011, l’affaire Johnny Jean a soulevé la consternation dans la société haïtienne. Plusieurs personnalités et institutions, dont le parlement, ont exprimé leur indignation par rapport à cet acte qu’elles ont qualifié d’odieux. [efd kft gp apr 06/01/2012 10:30]