Port-au-Prince, 03 mars 2004[AlterPresse] .- Le flou existant dans la direction des affaires publiques, depuis la démission le 29 février 2004 de l’ancien président contesté Jean-Bertrand Aristide, affecte cette semaine différents postes frontaliers du pays avec la République Dominicaine.
Seulement un officier haïtien d’immigration assurait l’intérim, le mardi 2 mars 2004, comme officiel de la République d’Haïti en l’absence des policiers et d’autres responsables, qui ont déserté la frontière de Malpasse après le sac des bureaux de douane et d’immigration par des individus armés non identifiés.
Malgré l’absence de consignes claires, l’officier d’Immigration en uniforme a indiqué à AlterPresse vouloir payer de sa présence pour faciliter le mouvement de personnes et éviter ainsi la fermeture de la barrière de Malpaso (non loin de Jimani). Côté dominicain, les autorités de la république voisine ont renforcé le dispositif militaire avec les événements troublants en cours sur l’autre partie de l’île.
Pendant la journée du 2 mars, un contingent de militaires français, arrivés par mer à Barahona (République Dominicaine), à deux heures de route de Jimani, a transité avec différents véhicules par la frontière de Malpasse, vraisemblablement en raison du climat encore tendu au port de la capitale haïtienne, suivant certaines sources.
A Malpasse, située à une quarantaine de kilomètres de Port-au-Prince, les activités commerciales étaient quasiment au point mort le 2 mars. On comptait davantage de vendeuses que d’acheteurs au marché public de Malpaso, en territoire haïtien, où les travaux d’aménagement des nouvelles infrastructures pour la Douane et l’immigration du pays ont cessé depuis plus de deux semaines sans explications.
La situation était différente à Malpasse le vendredi 20 février, quand de nombreux ressortissants haïtiens ont mis à profit le weekend du carnaval pour se rendre en voitures en République Dominicaine. Plusieurs d’entre eux se sont retrouvés bloquer en territoire voisin en raison du climat de violence qui secouait Port-au-Prince durant la dernière semaine de février.
Par ailleurs, la population de Ouanaminthe, frontalière avec Dajabon à plus de 300 kilomètres au nord-est de la capitale haïtienne, est confrontée à des difficultés énormes d’approvisionnement en nourriture, vu la suspension du trafic routier due aux derniers développements de la situation politique, a appris AlterPresse. Les véhicules de transport public n’ont pas pu desservir la région du Nord d’Haïti par suite de la prise de nombreuses villes par les insurgés anti-Aristide.
Ce conflit armé a eu des incidences sur le mouvement de personnes et le flux de marchandises au poste frontalier de Ouanaminthe, généralement très achalandé les mardis et vendredis avec de nombreux commerçants allant vendre des denrées alimentaires et autres biens, ou acheter des produits dominicains divers.[rc apr 03/03/04 16 :00]