P-au-P, 20 déc. 2011 [AlterPresse] --- Le nouveau directeur général de l’Electricité d’Etat d’Haïti, Garry Valdemar, declare que l’entreprise qu’il dirige est techniquement en faillite quarante ans après sa création.
L’EDH, devenue de façon juridique un organisme d’Etat à caractère commercial et industriel à partir du décret du 9 août 1971, a été créée avec l’objectif de produire, transporter, distribuer et commercialiser l’électricité à travers le pays.
« Cette entreprise fournit en moyenne 16 à 17 heures d’électricité par jour, pourtant sur le plan financier la situation est catastrophique. Pour l’exercice qui vient de prendre fin le 30 septembre de l’année 2011 les pertes sont énormes pour l’entreprise », explique le directeur Garry Valdemar, lors d’une conférence de presse le 19 décembre 2011.
L’EDH avait démarré avec un seul central hydro-électrique, le lac artificiel de Péligre qui fournissait de l’énergie pour tout le pays, soit en moyenne 54 mégawatts d’électricité par jour.
Mais, depuis les deux dernières décennies (1990 et 2000), la consommation en électricité de la population tend à augmenter.
Pour répondre à la demande grandissante, les responsables de l’EDH se sont tournés vers des fournisseurs d’énergie locaux, à l’image de Epower et de la Sogener.
« Le revenu de l’EDH atteint près de 6 millions de dollars américains par mois alors que les dépenses gravitent autour de 17 millions de dollars américains par mois, ce qui représente près de 11 millions de dollars de déficits [mensuels] pour l’entreprise », poursuit Valdemar.
« Généralement c’est le trésor public qui permet à l’EDH d’absorber ses pertes. Car, dans l’exercice récent, le trésor public a comblé le déficit de l’EDH à hauteur de 3.6 milliards de gourdes, ce qui représente 90 millions de dollars américains », ajoute-t-il.
Garry Valdemar annonce, pour cela, diverses mesures visant notamment à traquer la corruption au sein de l’administration de l’EDH.
La réhabilitation de lignes d’alimentation ciblées en distribution, la mise en œuvre d’une stratégie de lutte contre la fraude, l’amélioration des systèmes de gestion commerciale, financière et technique, des processus d’approvisionnement, et l’amélioration et la mise en application des politiques et procédures financières, sont autant d’actions prévues, selon Valdemar. [jep kft gp apr 20/12/2011 09:15]