P-au-P, 19 déc. 2011 [AlterPresse] --- Les audiences des assises dans le cadre du procès des présumés auteurs de la tuerie dans la prison civile des Cayes se sont achevées, le 14 décembre, et le tribunal n’a pas encore prononcé son verdict.
Selon la loi pénale, le verdict doit être annoncé dans un délai de 72 heures pres la tenue du procès.
D’après les informations recueillies par AlterPresse sur place, ce procès s’est déroulé dans un climat de sécurité acceptable et la population cayenne a manifesté un grand intérêt pour chaque séance.
Selon l’acte d’accusation, plus de 34 policiers sont impliqués dans le massacre d’une dizaine de prisonniers dans la prison des Cayes, au moment où plusieurs détenus tentaient de s’évader le 19 janvier 2010.
Parmi ces policiers seulement 13 ont été entendus par le juge, alors que les 21 autres en cavale risquent d’être condamnés par contumace.
Cependant, plusieurs accrocs en matière juridique ont été relevés lors du déroulement du procès, parmi lesquels l’appel de détenus à témoigner. Or selon la loi, toute personne condamnée pour crimes est un « mort civil », qui par conséquent ne peut accomplir certaines activités civiques comme témoigner devant un tribunal.
L’un des avocats du conseil de la partie civile, Jacques Letang est monté au créneau contre certaines dérives qu’il qualifie d’ « inacceptables », notamment l’interdiction aux avocats des victimes de participer à l’interrogatoire des accusés, la violation de façon répétée du « principe contradictoire et du principe de l’égalité des armes ».
Toutefois, la partie civile est intervenue plusieurs jours après l’ouverture du procès ce qui a soulevé la colère des avocats de la défense.
Par ailleurs la partie civile qui s’occupe d’une vingtaine de victimes et parents de victimes envisage de porter le dossier à nouveau devant un tribunal afin de réclamer des dommages et intérêts de la part de l’Etat. [jep gp apr 19/12/11 08:50]