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Haïti-Presse : Adoption d’un code de déontologie par les associations de médias et de journalistes

P-au-P, 14 déc. 2011 [AlterPresse] --- Les associations de médias et du secteur de la presse viennent d’adopter un code de déontologie qui définit les grandes lignes de la presse haïtienne en matière des droits et des devoirs des journalistes qui exercent le métier dans le pays.

« Ce code de déontologie a été élaboré selon une méthode participative et consensuelle au cours de nombreuses rencontres de travail organisées par l’UNESCO avec les responsables d’associations de journalistes et de médias, les propriétaires de médias et des journalistes reconnus », indique l’organisation onusienne dans un communiqué.

Le document, qui a été paraphé le 8 décembre écoulé, présente toute une série de repères éthiques concernant les médias et les journalistes. Ses 22 articles portent sur le respect de la dignité humaine et de la vie privée, le refus de la discrimination, le principe de présomption d’innocence des personnes mises en cause, le refus des médias et des journalistes de relayer les propos qui véhiculent la haine et l’affrontement, et le traitement équilibré de l’information particulièrement dans les périodes électorales.

Ce code réitère les réserves à prendre à propos de la rumeur, qui fort souvent raconte « des faits ou opinions déformés, exagérés ou même inventés » afin que son traitement médiatique ne la renforce pas.

Il rappelle la distinction fondamentale entre plusieurs termes centraux dont l’information et la publicité, et surtout l’interdiction pour les médias ou les journalistes de recevoir des gratifications pouvant compromettre leur impartialité.

Le code encourage « les journalistes à chercher constamment à se perfectionner et à maîtriser les techniques dont ils ont besoin pour mieux exercer leur profession. (…) Les responsables des médias devront encourager les journalistes à participer à toutes formes de formation visant à leur intégration dans la profession ».

Le document aborde aussi les questions de genre : « les médias et les journalistes doivent faire preuve d’une sensibilité particulière en ce qui concerne les problèmes se rapportant aux stéréotypes sexuels ».

Les médias et les journalistes doivent également s’assurer qu’ils reflètent l’égalité intellectuelle et émotive des hommes et des femmes, et encourager la participation des femmes dans les médias, y compris à des postes de responsabilités.

C’est la première fois qu’une telle initiative a été prise par les structures associatives du secteur presse et médias. Parmi les entités ayant souscrit au code, figurent l’Association Nationale des Médias Haitiens (ANMH), l’Association des Médias Indépendants d’Haiti (AMIH), l’Association des Journalistes Haitiens (AJH), le Groupe Médialternatif et la Société d’Animation en Communication Sociale (SAKS).

L’Organisation des Nations-Unies pour l’éducation souhaite que l’adoption de ce code marque une étape décisive vers une autorégulation de la presse dans le processus démocratique d’Haiti. [jep gp apr 15/12/11 09 :00]