Plusieurs pays, dont Haïti, ont commémoré, le samedi 10 décembre, les 63 ans d’existence de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Certains médias de la capitale ont consacré – lors des émissions de débats sociopolitiques, pendant le week-end 9 au 11 décembre – des heures pour débattre le sujet. Invités à ces émissions, des juristes haïtiens ont plaidé pour le respect intégral de toutes les notions de droit de l’homme.
P-au-P, 12 déc. 2011 [AlterPresse] --- « On ne peut pas volontairement décider de parler d’un aspect des droits humains et ignorer un autre aspect », a souligné le juriste Osner Févry, qui participait, samedi 10 décembre, à l’émission Moman Verite (Moment de vérité) sur la radio privée Signal FM.
Me Févry déplore que « souvent les promoteurs de ces droits ne font la promotion que des droits civils et négligent les droits sociaux, culturels… »
Pour le juriste Gédéon Jean : les notions de droit de l’homme sont transversales. « On ne peut pas faire la démocratie, la bonne gouvernance et l’Etat de droit sans tenir compte des droits de l’homme », a déclaré Jean. Il participait, lui aussi, à l’émission Moman verite (Moment de vérité).
« On ne peut pas permettre à une génération de droits de l’homme d’exister sans tenir compte d’une autre catégorie », a précisé Gédéon Jean. Cependant, dit-il, il faut tenir compte du rôle de l’Etat et de la coopération internationale dans le respect de ces droits.
Osner Févry, lui, croit qu’ « on devrait, en parlant de droit de l’homme, profiter pour dénoncer le caractère de confiscation d’une certaine vérité par ceux qui font la promotion de ces droits, car ces gens ne font que promouvoir un aspect fictif et personnel. »
Pourtant, a-t-il renchéri, les droits de l’homme sont globaux, périphériques, en plus d’être indivisibles.
Gédéon Jean, de son coté, croit qu’ « il revient aux Etats, à la société et à chaque individu de travailler afin que les droits de chaque citoyen soient respectés, en dehors de toutes considérations. »
Haïti stable économiquement
Par ailleurs, la situation économique du pays a elle aussi fait l’objet de discussions dans les stations de radio de la capitale ce week-end.
Intervenant samedi à l’émission Métropolis de la radio privée Métropole, le gouverneur de la Banque centrale, Charles Castel, a fait savoir que, cette banque étatique a réussi une stabilité économique d’Haïti, depuis 2004.
« Si vous regardez l’inflation, nous sommes passés des inflations très élevées à une inflation modérée, c’est-à-dire une inflation à un seul chiffre », a indiqué Castel, précisant qu’en 2008 lors des émeutes de la faim, le pays a enregistré un taux d’inflation de 19 % à cause de la flambé des prix des produits de première nécessité.
« Haïti a déjà rompu depuis cinq ans avec la stagnation économique », a informé Charles Castel. Cependant, il prévient qu’ « il n’y a pas lieu d’être triomphant », en dépit du fait que nous avons « des taux de croissance positifs. »
Charles Castel a dit se réjouir que les prévisions pour l’année fiscale 2010-2011 tournent autour de 4.5 % de croissance, tirés par les investissements publics et une poussée des exportations des produits manufacturés du pays.
Il a apporté ces précisions dans un contexte où les banques commerciales privées d’Haïti font face depuis tantôt deux semaines à un problème de disponibilité de dollars américains pour desservir la clientèle. [sfd kft gp apr 12/12/2011 10 :00]