Correspondance - Wedlyne Jacques
Cap-Haitien, 8 déc. 2011 [AlterPresse] --- La ville du Cap-Haitien possède désormais un marégraphe, le premier appareil de ce genre présent en Haïti, apprend AlterPresse.
Une équipe de techniciens locaux et étrangers, cadres du Service Maritime et de Navigation d’Haïti (SEMANAH) a conduit les travaux d’installation du marégraphe durant une semaine.
L’appareil permettra de connaitre les différents mouvements de la mer, les modifications causées par les changements climatiques et même les signes de tsunami, selon les responsables.
Selon l’ingénieur responsable des risques de ras de marée au SEMANAH, Gérard Meteyer, la décision d’installer le marégraphe a été prise en raison de la vulnérabilité de la région du Nord, principalement de la ville du Cap-Haïtien, aux aléas sismiques et aux risques de tsunamis.
Le responsable du SEMANAH annonce qu’un centre technique sera construit afin d’assurer la surveillance technique des signaux du marégraphe via un satellite. Le centre tiendra ainsi la population informée et émettra des alertes en cas de tsunami.
L’acquisition et l’installation de ce marégraphe ont eu le soutien financier de L’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) et la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration).
L’année dernière les autorités haïtiennes reconnaissaient l’importance d’intégrer le tsunami dans la liste des risques susceptibles de frapper Haïti, en plus des tremblements de terre, des inondations et des cyclones.
Cette prise de conscience s’était manifestée lors d’un atelier de formation organisé, du 10 au 11 mars 2011, à Port-au-Prince, par l’Unesco, sur l’élaboration de procédures opérationnelles normalisées pour les alertes aux tsunamis et les interventions d’urgence.
Le représentant de l´UNESCO à Port-au-Prince, Bechir Lamine, avait fait remarquer que « les plus grandes villes d´Haïti sont des villes côtières. Par ailleurs, Haïti se trouve entre deux zones de subduction, une au Nord et l’autre au Sud, qui représentent des sources potentielles de tsunamis ».
« Les tsunamis sont souvent exclus des programmes de réduction des risques. Néanmoins, ils peuvent affecter sérieusement des zones côtières et des actions de prévention doivent faire partie d´un programme intégral de réduction des risques », avait-il ajouté.
En mars dernier, l’Agence des Réponses Urgentes aux Désastres (CDERA) avait alerté sur la vulnérabilité des Caraïbes aux tsunamis. La région est très exposée aux tremblements de terre, et un possible séisme ou une éruption volcanique aurait un effet dévastateur en raison de la structure géologique de la zone.
Les Caraïbes ont connu 10% du total des tsunamis survenus sur la planète durant les 500 dernières années, selon l’UNESCO. [wj kft apr 8/12/2011 12 :20]