P-au-P, 6 déc. 2011 [Alterpresse] --- Suite à l’annonce de la mort, le 4 décembre dernier, de l’avocate et militante en faveur des droits des migrants haïtiens en République Dominicaine, Sonia Pierre, les réactions se sont multipliées.
Le président de la République, Michel Martelly, dans un communiqué, dit avoir appris la nouvelle avec consternation.
Michel Martelly exprime également sa reconnaissance et celle de la nation envers le « combat héroïque mené par la militante ».
Le ministre dominicain des affaires étrangères, Carlos Morales Troncoso, deplore la mort de la militante, indiquant qu’il partage la douleur de sa famille. Troncoso ajoute qu’en depit de ses points de vue différents, la lutte de Sonia Pierre pour ses valeurs et principes est à saluer.
Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) croit que Sonia Pierre est partie au mauvais moment car « décembre était toujours, pour Sonia et son équipe, un moment intense et c’est un début décembre qu’elle est partie. »
La responsable de MUDHA s’est attirée la foudre d’ultranationalistes dominicains récemment quand elle a pris position contre la politique de dénationalisation touchant les Dominicains d’ascendance haïtienne. Des menaces de mort ont même été proférées à son encontre.
Le GARR souligne que « Sonia vivait sous une pression permanente. Cela a eu des conséquences sur sa santé. »
Des médecins étasuniens avaient découvert, en 2006 que la dirigeante du MUDHA souffrait de problèmes cardiaques. Elle « devait désormais porter un appareil pour aider son cœur à mieux fonctionner. » selon la note du GARR.
L’organisation ajoute qu’il est du devoir de tous de « continuer la lutte de Sonia » en faveur « des milliers de personnes sans nom, sans documents d’identité et sans nationalité qui souffrent en République Dominicaine ».
Le Réseau Frontalier Jeannot Succès (RFJS) salue « la grande militante dominicaine des droits humains ».
L’organisation présente « ses sincères condoléances au secteur des droits humains en général, aux proches de la défunte en particulier ».
Le Collectif féminin haïtien pour la participation politique des femmes, (créole haïtien : FANM YO LA), salue le « départ inattendue d’une grande dame. Défenseure acharnée dès les premières heures de son enfance des droits des Dominicains-Haïtiens et ceux des immigrants ».
Des organisations internationales réagissent également. Le Centre Robert Kennedy pour la justice et les droits humains exprime sa « grande tristesse ». Le responsable du centre, Kerry Kennedy, annonce que le centre va poursuivre « son combat heroique ».
Même sentiment du coté du Centre pour la Justice et le droit international qui fait valoir sa tristesse et sa douleur suite à la disparition « d’un être humain extraordinaire, qui n’a jamais baissé les bras dans sa lutte pour l’égalité, lors même qu’elle était persécutée et menacée ».
Le Forum Feministe Dominicain invite le peuple dominicain à témoigner sa reconnaissance à « une grande Dominicaine ».
De son vivant, la militante a reçu de nombreux prix pour son implication dans la lutte pour la défense des droits des migrants haïtiens en territoire dominicain, dont une distinction accordée par le Ministère Haïtien à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes.
Les funérailles de Sonia Pierre seront chantées en République Dominicaine le mercredi 7 décembre 2011 à Villa Altagracia, au nord de Santo Domingo. [efd kft gp apr 6/12/2011 11 :10]
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