P-au-P, 6 déc. 2011[AlterPresse] --- L’Association pour la promotion de la santé intégrale de la famille (Aprosifa) a inauguré une exposition de peinture sur la reconstruction d’Haïti au Musée du panthéon national haïtien (Mupanah), à Port-au-Prince, le 5 décembre 2011.
Cette exposition s’articule autour du thème « Haïti en chantier », et se veut une vitrine de la multidimensionnalité du concept de la reconstruction perçu par des jeunes.
24 tableaux réalisés par quatre jeunes âgés de 20 à 23 ans venant de Carrefour Feuilles (banlieu sud-est de la capitale) sont exposés au Mupanah notamment « Haïti dans mes rêves » de Walgens Pierre Jean et « Haïti anti sismique » de Islande Henry.
Chaque jeune présente six toiles concernant sa vision de la reconstruction en s’inspirant de la réalité de son milieu (Carrefour feuilles).
Walgens Pierre Jean diversifie ses thèmes. Dans « Haïti dans mes rêves », il plaide pour un autre modèle de reconstruction du pays plus moderne et respectueux des codes de l’urbanisme.
De son coté, Islande Henry critique dans ses toiles les modes de construction de l’habitat et prône des normes capables de réduire les risques de catastrophes liées aux tremblements de terre. Cette idée est particulièrement développée dans sa toile baptisée « Haïti anti sismique ».
Islande Henry précise, par contre, que la reconstruction ne se réduit pas seulement à la construction de maisons mais aussi, elle doit inclure la reconstruction de soi même par la prise en compte de l’amour fraternel, du respect mutuel.
C’est pour la deuxième fois que ces jeunes exposent des œuvres au Mupanah. En 2009, ils ont présenté une exposition dans le cadre d’une sensibilisation contre les violences faites aux femmes, rappelle Rose-Anne Auguste, conseillère technique de l’Aprosifa.
Auguste appelle les responsables et les décideurs à la création d’ espaces pour les jeunes dans tous les quartiers précaires pour leur permettre d’exposer leurs créations. Elle se réjouit de l’appui du ministère de la culture à la réalisation de cette exposition.
La responsable de l’Aprosifa ajoute que la renaissance d’Haïti passera par les expressions culturelles et artistiques. Il faut donner aux jeunes un espace d’expression et de réflexion dans la société, encourage-t-elle.
Ces jeunes qui exposent au MIUPANAH ont crée leur propre courant dénommé « folie ouverte » depuis 2009, indique Rosane Auguste.
Ce courant artistique travaille avec plus d’une soixantaine de jeunes dans une perspective de création. Chaque année, il présente plusieurs thématiques.
L’année dernière, l’exposition portait sur la renaissance d’Haïti.
Cette année, ce groupe de jeunes sous la supervision de l’Aprosifa travaille sur deux thématiques, en l’occurrence l’impact du changement climatique et la reconstruction.
L’Aprosifa travaille à Carrefour feuilles et à Martissant depuis près d’une vingtaine d’années dans l’encadrement des jeunes à travers son programme d’action communautaire dans le domaine de la peinture, la sculpture et la musique.[emb kft gp apr 6/12/11 8 :50]