P-au-P, 28 nov. 2011, [Alterpresse] --- Aucun des représentants de la Faculté des Sciences Humaines (FASCH) au Conseil de l’Université d’Etat d’Haïti n’a participé à la rencontre avec le président de la république, Joseph Michel Martelly, le 24 novembre 2011 au palais national.
La rencontre visait essentiellement à lancer le processus de renforcement de l’UEH, selon le chef de l’Etat.
« Le président n’a aucun projet pour l’enseignement supérieur. Cette rencontre éclair ne peut rien accoucher de concret. Ce n’est qu’un show médiatique de plus », estime James Beltis, délégué des étudiants de la FASCH au Conseil.
Une note, publiée le même jour, à l’attention des étudiants de la communauté facultaire explique la position du représentant des étudiants. Cette note souligne les limites voire l’inutilité d’une telle rencontre.
« Techniquement, cette réunion est impossible. Comment pouvoir discuter démocratiquement pendant une heure avec plus de 40 personnes (membres du conseil de l’UEH) ? », s’interroge l’étudiant.
Rappelons que le président de la République avait déjà rencontré le recteur
Vernet Henri et le vice-recteur à la recherche Fritz Deshommes, au cours de cette semaine.
Wilson Laleau, ancien vice-recteur aux affaires académiques de l’Université, est, pour sa part, l’actuel ministre du commerce et de l’industrie du gouvernement de Garry Conille.
« C’est une manœuvre habile du président pour bluffer l’université après avoir eu vent de la mobilisation des étudiants et professeurs pour exiger de meilleures conditions de travail », soutient l’étudiant de la FASCH.
« D’ailleurs même le motif de la rencontre n’a pas été notifié au Conseil », continue James Beltis.
Le délégué d’étudiants de l’Ecole Normale Supérieure ainsi que et le doyen de cette établissement, Berard Senatus, n’ont pas pris part, non plus, à cette rencontre.
La Faculté des Sciences Humaines est représentée au Conseil de l’Université par Hancy Pierre (coordonnateur Général), Anselme Rémy (délégué des professeurs) et James Beltis (Délégué des étudiants).
Contacté par AlterPresse, Hancy Pierre n’a pas voulu s’exprimer sur l’initiative de Michel Martelly.
« La faculté vit une ambiance d’insécurité et de persécutions. Je ne me sens pas en pleine jouissance de ma liberté d’expression », se contente-t-il simplement de répondre.
Dans une note de presse du 10 novembre dernier, Hancy Pierre avait critiqué l’attitude des responsables de l’Etat vis-à-vis de l’université.
« Durant les deux dernières années, l’Université d’Etat d’Haïti en général (et la Faculté des Sciences Humaines en particulier) a été victime d’exactions, de violations et de répression de la part des autorités sans avoir de recours », avait-il soutenu. [efd kft gp apr 28/11/2011 08 :55]