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Manifestation prévue le 28 février à Paris, contre les violations des droits de l’Homme et du citoyen en Haïti

Communiqué de l’Initiative Franco-Haïtienne contre la Dictature en Haïti [1]

Soumis à AlterPresse le 24 février 2004

La République d’Haïti vit actuellement une période cruciale de son histoire. Le pays est le théâtre de violations de plus en plus répétées des droits fondamentaux du peuple haïtien et de ses citoyens. Pour mémoire :

ï‚§ Les menaces contre la presse se font de plus en plus constantes. Le 13 janvier dernier, les émetteurs-récepteurs de radio et de télévision situés sur les hauteurs de Port-au-Prince ont été sabotés et, selon un leader d’une organisation populaire Lavalas passé aux aveux, le commando était dirigé par des membres de l’Unité de Sécurité Présidentielle. Le 4 février, Jean-Bertrand Aristide prend à partie un journaliste de Vision 2000, Alex Régis, l’accusant de travailler pour l’opposition ; depuis cette date, la vie de ce journaliste est sérieusement menacée.

ï‚§ Les manifestations, bien que pacifiques, sont systématiquement réprimées. Au Cap-Haïtien, le 31 janvier 2004, la police et des civils armés conduits par l’ex-député Lavalas Nahoum Marcellus ont interrompu dans le sang une imposante manifestation antigouvernementale. A Ouanaminthe, dans le Nord-Est d’Haïti, un élève de 4ème est tombé sous les balles de la police au cours d’une manifestation pacifique anti-Aristide.

ï‚§ L’éducation et le savoir font partie des cibles privilégiées de la répression lavalasienne. Le 5 décembre 2003, des chimères, encadrées par la police nationale, investissent l’Université d’Etat d’Haïti, saccagent ses locaux, violentent ses étudiants et brisent les deux jambes de son recteur Pierre Marie Paquiot. Le 7 janvier 2004, l’étudiant Maxime Desulmond est assassiné par balles lors d’un rassemblement universitaire contre Jean-Bertrand Aristide. La répression contre les étudiants s’effectue jusque dans les hôpitaux où la police pourchasse et malmène ceux d’entre eux blessés au cours des manifestations.

ï‚§ Les exécutions sommaires perpétrées par le pouvoir sont légions. Par exemple, selon des sources concordantes, dans les jours qui ont précédé la commémoration du bicentenaire de l’indépendance d’Haïti, la police nationale a lancé des expéditions punitives contre les quartiers pauvres de la ville des Gonaïves. La police aurait mitraillé les zones d’habitations de Raboteau sans que nul ne connaisse, jusqu’à aujourd’hui, le nombre de victimes.

A tous ces crimes et exactions dont se rend responsable le pouvoir de Jean-Bertrand Aristide, viennent désormais s’ajouter ceux commis par des bandes armées constituées d’ex-alliés d’Aristide, d’anciens paramilitaires du FRAPH et d’anciens militaires duvalieristes. Ce climat de violence et de terreur pénalise d’autant plus ceux qui luttent sans armes pour la liberté et l’établissement d’une société démocratique en Haïti.

C’est pour protester contre l’ensemble de ces violations flagrantes et inacceptables des droits du peuple haïtien que l’Initiative Franco-Haïtienne Contre la Dictature en Haïti appelle à manifester :
samedi 28 février 2004 à 15 heures 30,
de la Maison de la Radio (M° Passy)
à la place des Droits de l’Homme (M° Trocadéro)


[1L’Initiative Franco-Haïtienne contre la Dictature en Haïti est un regroupement d’associations et de personnalités, préoccupées par la situation politique en Haïti, le caractère dictatorial du régime de Jean-Bertrand Aristide, les exactions qu’il commet et, de manière générale, toutes les violations des droits de l’Homme perpétrées en Haïti.