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Haiti-Droits Humains : Le GARR souhaite la présence de l’Etat à la frontière avec la République Dominicaine

P-au-P, 24 nov. 2011 [AlterPresse] --- Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) révèle que plusieurs ressortissants haïtiens sont morts (certains par strangulation) et d’autres sont blessés et portés disparus en République Dominicaine et appelle l’Etat haïtien à leur protection et à leur sécurité, dans un rapport transmis à AlterPresse.

Depuis la soirée du 9 novembre 2011, des ressortissants dominicains ont orchestré des attaques à l’encontre des Haïtiens, notamment à “La Descubierta”, une localité de la République voisine, en représailles à l’assassinat d’un dominicain dans la zone de Savann Bonm, commune de
Cornillon/Grand-Bois (Ouest).

Trois Haitiens ont été tués et trois autres blessés, indique le rapport du GARR. Les cadavres des trois Haïtiens ont été trouvés en territoire dominicain, selon des témoignages.

L’un de ces cadavres a été transporté et remis aux parents tandis que les deux autres non identifiés ont été vus près de la caserne dominicaine de Cacique. D’après des témoins, ils commençaient à entrer en putréfaction.

Ces trois haïtiens ont été identifiés sous les noms de Anil Déjouie (22 ans, mort étranglé), travailleur en territoire dominicain, Dieubon ainsi connu (mort par strangulation), Gabriel Michel (39 ans et père de six enfants), cultivateur depuis 20 ans, toujours selon le rapport.

Un autre rapport publié par le Service Jésuite aux Réfugiés et Migrants (SJRM) sur ce même incident rapporte trois cas d’Haïtiens blessés observés dans un hôpital à Barahona dont Cael Bellevue, 49 ans originaire de Mathurin, localité située tout près de Savann Bonm et Bernard Baptiste, 29 ans, connu en République Dominicaine sous le nom de Julio César, originaire de Terre Froide (commune de Fonds-Verrettes).

Les deux hommes, ont été agressés à Descubierta (RD) dans la nuit du 9 novembre 2011, souligne le rapport du GARR.

« De nombreuses personnes sont portées disparues ou se seraient mises à couvert, selon les témoignages recueillis sur place auprès de leurs parents », signale le rapport faisant état de tensions qui ont régné suite à l’incident survenu à Savann Bonm.

Le GARR, dans son rapport, souligne l’origine de l’incident en mettant l’accent sur les problèmes liés au manque de protection de la population haïtienne évoluant en République Dominicaine, notamment les couches pauvres qui travaillent dans ce pays.

L’absence d’autorités de l’Etat dans des points frontaliers où s’effectuent des échanges importants entre les populations des deux pays ainsi que la présence de civils armés dans les zones reculées qui sont acceptés tant par la population que par les autorités sont autant de causes signalées dans le rapport.

Le GARR recommande aux autorités haïtiennes à garantir le droit à la vie et à la sécurité de leurs ressortissants.

Il demande à l’Etat, à court terme, de fournir une assistance aux autorités locales pour une prise en charge humanitaire à Cornillon/Grand-Bois suite à l’incident.

Le GARR invite l’Etat à renforcer sa présence dans les deux marchés frontaliers qui ont lieu dans deux sections de la commune de Cornillon/Grandbois.

« Il faut une présence permanente non seulement de la police, mais aussi d’autres agents tels la Mairie », souhaite l’organisme de droits humains.[emb kft gp apr 23/11/11 15 :30]