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Radio-revue du week-end

Haïti/Affaire Bélizaire : « Le renvoi de membres du gouvernement ne résoudra pas le problème », soutiennent parlementaires et hommes de loi

L’affaire du député Arnel Bélizaire – arrêté le 27 octobre dernier, malgré son immunité parlementaire, garantie par l’article 115 de la Constitution – n’a pas cessé d’alimenter les émissions hebdomadaires de débats politiques dans les radios. Le sujet a pratiquement éclipsé les autres problèmes majeurs du pays.

Désormais, juristes, politiciens et même des parlementaires estiment que le renvoi des membres du gouvernement ne solutionnera pas la crise provoquée par l’arrestation du député.

P-au-P, 22 nov. 2011 [AlterPresse] --- Au cours du week-end 18 au 20 novembre, en plus des sujets relatifs aux problèmes cruciaux qui rongent le pays, dont l’insécurité, l’affaire du député de Delmas/Tabarre, Arnel Bélizaire, mettant aux prises les pouvoirs Exécutif, Législatif et Judiciaire, a mobilisé l’attention.

« Le renvoi, par le Parlement, des membres du gouvernement n’apportera aucune solution au problème. Il faut aller beaucoup plus en profondeur si l’on veut trouver une issue favorable à cette crise structurelle », a souhaité le juriste et politicien Osner Févry.

Févry, dénonçant l’irresponsabilité des pouvoirs Législatif et de l’Exécutif dans la crise occasionnée par l’arrestation « illégale » du parlementaire, croit que seul un dialogue entre les trois pouvoirs peut favoriser une issue favorable à la crise.

« Michel Martelly n’a pas le choix. Il doit reconnaître sa responsabilité dans l’affaire Bélizaire et sauver ses ministres. Et il ne faut pas que Josué Pierre-Louis serve de bouc-émissaire pour des parlementaires pas assez courageux pour s’en prendre aux vrais coupables », a signalé Osner Févry.

« Tout le monde sait qui a fait quoi dans cette affaire », a t-il ajouté alors qu’il participait à l’émission Ranmase (Résumé) sur la radio Caraïbes, samedi.

Le sénateur Youri Latortue, l’un des quinze sénateurs signataires de la pétition d’interpellation du ministre de la Justice, Josué Pierre-Louis, et du secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Michel Brunache, a abondé dans le même sens que le juriste.

« Je suis pour une entente entre les trois pouvoirs dans cette affaire, avant que les sénateurs puissent statuer sur le rapport de la commission chargée de faire la lumière au tour de l’arrestation du député Bélizaire », a plaidé le sénateur Latortue, qui intervenait à l’émission moment de vérité (moman verite) sur radio Signal FM, diffusée également samedi.

Cependant, le parlementaire de l’Artibonite a insisté pour que des sanctions soient prises contre toutes les personnes impliquées dans cette action illégale.

Le sénateur Mélius Hypollite, qui intervenait aussi à l’émission Ranmase (Résumé) sur radio Caraïbes, croit pour sa part que « les responsabilités doivent être fixées et les sanctions attribuées. »

L’arrestation, le 27 octobre, puis la libération le lendemain du député Bélizaire a provoqué une levée de boucliers au parlement, où des députés et sénateurs promettent de renvoyer des ministres.

Le Sénat, après cette arrestation, s’était montré déterminé à faire la lumière sur les faits. Des menaces de destitution de ministres ont été lancées sur fond d’accusations à l’encontre du président Michel Martelly.

Débutée depuis le 3 novembre, la séance d’interpellation du ministre de la Justice, Josué Pierre-Louis, et du secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Michel Brunache, reportée à trois reprises, pourrait se tenir ce mardi 22 novembre. [sfd kft apr 22/11/2011 14:00]