P-au-P, 22 nov. 2011 [AlterPresse] --- 70 organisations syndicales, politiques et mouvements populaires de la Caraïbe, des Amériques, et de la France, ont organisé au Cap-Haitien une conférence caribéenne sous le thème « Agissons ensemble pour une Haïti souveraine. MINUSTAH dehors ! », les 16, 17 et 18 novembre 2011.
La Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) est dans la ligne de mire de ces organisations notamment à cause de son implication dans l’apparition de l’épidémie de choléra dans le pays, responsable du décès de plus de 6.700 personnes.
Douze résolutions ont été adoptées à l’issue de la conférence à laquelle ont pris part des organisations de Guadeloupe, Trinidad et Tobago,
Martinique, Dominique, États-Unis et France.
Parmi les résolutions figure l’organisation d’une journée continentale et internationale de mobilisation pour le retrait immédiat des troupes de la Minustah le 1er juin 2012, marquant l’anniversaire de l’arrivée des casques bleus en Haïti.
Les organisations participantes, dont une soixantaine d’Haïti, exigent également justice et réparation pour toutes les victimes de la force onusienne, en particulier, celles du choléra.
Ces organisations, ouvrières pour la plupart, sont aussi interpellées par les cas de licenciements d’ouvriers syndiqués de la zone franche à cause de leurs activités syndicales, dans le Nord-Est et à Port-au-Prince.
Les politiques de privatisation, de développement des zones franches, de destruction de la production agricole haïtienne au profit des multinationales, d’exploitation effrénée des ressources minières par des compagnies étrangères constituent des « atteintes graves à la souveraineté de la première république noire indépendante », souligne t-on dans le texte final de la conférence.
L’épineuse question de la restitution de la dette de l’indépendance haïtienne, agitée en 2003 par l’ancien président Jean-Bertrand Aristide et qui a miné ses relations avec la France, fait partie des résolutions.
La conférence s’est surtout voulu une occasion pour les participants de « mieux comprendre et lutter contre l’occupation que subit Haïti depuis plus de 7 ans et de rechercher ensemble les moyens de mettre fin à cette occupation de la MINUSTHA », affirme le texte final.
Témoignages, présentations, discussions, ont permis aux délégués d’analyser et de mieux cerner la nécessité de continuer la lutte contre la présence, sur le sol national, des troupes onusiennes considérées par ces organisations comme « le bras armé de la domination impérialiste ».
Depuis septembre 2009, il a été créé à Port-au-Prince une Commission Internationale d’Enquête et un comité de suivi sur les agissements de la MINUSTAH en Haïti par plusieurs organisations ayant pris part à la conférence du Cap-Haitien.
De plus, plusieurs manifestations de rue et d’autres activités de mobilisation ont déjà été organisées à Port-au-Prince contre les troupes de l’ONU.
Le Président Michel Martelly a mis sur pied une commission civile au sujet de la remobilisation de l’armée haïtienne. Cette commission a 40 pour concocter un plan, abordant également le retrait progressif de la MINUSTAH. [efd kft gp apr 22/11/2011 11 :00]