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Haïti-Développement humain : S’engager toutes et tous pour relever le défi des inégalités

P-au-P, 17 nov. 2011 [AlterPresse] --- La branche en Haïti du programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) convie tous les secteurs de la vie nationale à agir rapidement pour mettre fin aux inégalités sociales et inscrire l’équité (y compris de genre) au premier plan des décisions politiques, selon les informations dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Tel est le point fort qui se dégage du rapport sur l’indice de développement humain (Idh), où Haïti est classée 158 e sur 187 pays, présenté le 17 novembre 2011 à l’est de la capitale haïtienne.

« Le rapport sur le développement humain montre à quel point la durabilité fait corps avec l’équité, il met en évidence la façon dont les dommages environnementaux accroissent les inégalités », relève le titulaire du ministère des affaires sociales et de l’emploi (Mase), François Richel Lafaille.

De telles inégalités exercent un impact négatif sur le développement humain de la population déjà défavorisée, tout en amplifiant les désastres environnementaux.

« Haïti reste, depuis des décennies, le pays le plus pauvre de l’hémisphère. Si on ne prend pas des dispositions pour l’amélioration de notre condition environnementale et si on n’investit pas dans les énergies modernes, le pays aura des difficultés à se hisser sur la voie de la modernité », avertit Nigel Fischer, le coordonnateur humanitaire des Nations Unies en Haïti.

Justement, les inégalités sont profondes en Haïti : entre riches et pauvres, entre hommes et femmes, entre le monde rural et le monde urbain.

« La tâche est immense, tandis que nos ressources sont limitées. L’État doit développer un système de ciblage réfléchi, qui permettra d’avoir un effet multiplicateur à moyen, à court et à long terme », indique le ministre Lafaille.

« Ainsi, pour relever ce défi qui nous presse, s’agira-t-il de mettre l’équité au premier plan de toutes nos décisions politiques ».

Voilà pourquoi, dit Lafaille, le ministère des affaires sociales et de l’emploi a choisi de se focaliser sur les enfants vulnérables, les enfants exposés à des abus inacceptables et des violences [contre] leurs droits.

« Il s’agira, non seulement de les protéger, mais également de prévenir la perpétuation de leur état de vulnérabilité à travers l’amélioration continuelle au sein de conseils sociaux de base », annonce Richel Lafaille.

Intitulé « durabilité et équité : un meilleur avenir pour tous », le rapport sur l’indice de développement humain 2011, présenté le 17 novembre 2011, a examiné trois variables importantes pour Haïti.

D’abord, l’espérance de vie actuelle en Haïti est 62.1 (années), soit 12 années de retard comparativement à celle de la République Dominicaine qui est de 74 ans.

L’éducation est la seconde variable analysée dans le rapport sur l’Idh 2011.

Avec un taux de 4.9 % pour le premier cycle du niveau fondamental (anciennement primaire), Haïti a un taux de déperdition scolaire, le plus élevé de tous les pays des Caraïbes. Il convient alors de favoriser l’accès de tous les enfants aux six années du premier cycle dans le fondamental.

Le revenu par habitant, qui est toujours faible en Haïti, constitue la troisième variable retenue dans le rapport sur l’indice de développement humain 2011.

Pour remédier à cette situation, les dirigeants du pays devraient diriger les investissements nationaux dans l’éducation et la santé, préconise le rapport Idh 2011

« Les pays les plus compétitifs sont les pays qui sont les moins corrompus, alors que ceux qui sont les moins compétitifs son ceux qui sont les plus corrompus. D’où le niveau d’Haïti dans ce rapport », signale l’économiste haïtien Kesner Pharel.

L’important, ce n’est pas tant la position d’Haïti, mais, de préférence, c’est de regarder sur une échelle de zéro à un, pour voir la position d’Haïti, pense Pharel.

Or, sur les cinq dernières années (de 2006 à 2011), Haïti a obtenu 0.4.

Ce qui expliquerait le niveau faible de l’indice de développement humain en Haïti, au même titre que les nations qui occupent les dernières places dans le classement mondial dressé par le Pnud.

Entre-temps, la république Dominicaine, qui se trouve sur la même île qu’Haïti, termine l’année 2011 avec un indice de 0.6 en développement humain, contre 0.7 en Jamaïque, autre territoire des Caraïbes ayant un indice de développement élevé. [jep rc apr 17/11/2011 15:56]