P-au-P, 17 nov. 2011 [AlterPresse] --- « Cela fait 3 étudiants qui sont victimes d’actes de banditisme à la faculté des sciences humaines (Fasch). Il y a un problème d’insécurité qui se développe, depuis quelque temps, dans le pays. Les instances concernées ne prennent pas suffisamment leurs responsabilités », s’inquiète le recteur de l’université d’État d’Haïti (Ueh), l’ingénieur-agronome Jean Vernet Henry dans une interview à l’agence en ligne AlterPresse.
Condamnant la lenteur et le non aboutissement d’enquêtes policières sur plusieurs cas enregistrés en Haïti, le rectorat de l’Ueh dénonce ce qu’il appelle « un parti pris » chez la police nationale d’Haïti (Pnh) qui ne fait pas montre de la même diligence d’investigation pour les personnes (autres que les policiers) victimes d’agressions, d’attaques violentes ou d’autres cas de criminalité organisée.
« Quand c’est un policier qui est victime, un déploiement systématique est fait pour trouver les coupables », observe le rectorat de l’Ueh.
Entre-temps, le service juridique du rectorat de l’université d’État d’Haïti se penche sur le dossier de l’étudiant Onald Auguste, porté disparu, dans la capitale haïtienne, depuis la nuit du lundi 31 octobre au mardi 1er novembre 2011 dans la zone de Martissant (périphérie sud de la capitale).
Le 7 novembre 2011, une assemblée d’étudiants à la faculté des sciences humaines enjoignait le rectorat de l’Ueh à presser les autorités judiciaires et policières de prendre toutes les mesures, qui s’imposent, en vue de déterminer les circonstances de cette crapuleuse disparition, par le biais d’une enquête.
« Nous ne pouvons pas tolérer de perdre deux (2) étudiants en moins d’un mois », martèle James Beltis, délégué des étudiants de la faculté des sciences humaines au conseil de l’université d’État d’Haïti, qui dit s’attendre à des explications de la part des autorités policières.
En plus d’une prise de position publique contre l’acte de disparition de l’étudiant de la Fasch, le rectorat de l’Ueh a demandé, par correspondance écrite, à la police nationale de rechercher Onald Auguste.
Aucune réponse concrète n’a été donnée jusqu’à maintenant, informe le recteur Henry à AlterPresse.
Dénonçant des pratiques d’abus, perpétrés par des autorités policières, plusieurs étudiantes et étudiants ont également exigé de faire la lumière sur la disparition de l’étudiant Auguste, au cours d’une manifestation tenue le lundi 14 novembre 2011.
Des témoins auraient fait état de cas d’exécution sommaire, commis par la police nationale sur des individus dans plusieurs zones de la capitale, notamment au wharf de Jérémie (à l’ouest de la capitale), rapportent les étudiants.
Affirmant ne pas être au courant d’éventuelles implications de policiers nationaux, dans des actes d’exécution sommaire sur des individus, le porte-parole adjoint de la police nationale d’Haïti, Garry Desrosiers, invite les personnes victimes à porter plainte auprès de l’inspection générale de la Pnh.
Quoi qu’il en soit, des démarches sont en cours pour faire la lumière sur la disparition de l’étudiant Onald Auguste, précise à AlterPresse Garry Desrosiers, révélant ne pas disposer (pour le moment) de tous les détails y relatifs.
C’est la direction centrale de la police judiciaire (Dcpj) qui est en charge du dossier [de la disparition de l’étudiant Onald Auguste], ajoute le porte-parole adjoint de la police nationale d’Haïti.
Les étudiantes et étudiants projettent d’organiser prochainement une autre assemblée générale, à la faculté des sciences humaines, autour de la disparition de leur camarade Onald Auguste, pour une planification d’autres revendications dans les jours à venir. [emb rc apr 17/11/2011 14:55].