P-au-P, 15 nov. 2011 [AlterPresse] --- La Confédération Nationale des Educateurs et Educatrices Haïtiens(CNEH) se prépare à lancer une campagne autour d’une éducation publique de qualité pour tous et toutes en Haïti.
Cette campagne participe d’une mobilisation mondiale soutenue par l’International de l’Education (IE) qui a adopté en juillet 2011 des résolutions concernant Haïti.
La campagne à l’échelle du pays bénéficie d’un financement annuel de l’IE à hauteur de 56 mille dollars américains, indique Lourdes Edith Delouis, secretaire generale de la CNEH, lors d’une rencontre le 12 novembre avec la presse.
La campagne sera lancée officiellement le 18 novembre prochain. Les activités se dérouleront sur trois ans.
La CNEH entend aboutir à une « conscientisation » à propos de la question de l’éducation publique de qualité et des normes à respecter en la matière.
Le regroupement d’enseignants souhaite que les journalistes deviennent « les avocats » de cette cause.
La rencontre du 12 novembre a pris la forme d’un échange entre les enseignants de la CNEH et une dizaine de journalistes haïtiens, qui ont soumis leurs suggestions tout en offrant leur point de vue sur ce à quoi devrait ressembler une éducation publique de qualité dans le pays.
La langue d’enseignement doit être le créole, et les enseignants doivent être formés, ont mis en évidence les journalistes insistant sur l’importance d’un programme de protection des jeunes.
Jean Marie Hardy Pierre, conseiller du bureau exécutif de la CNEH, a surtout abordé la question des infrastructures physiques des écoles et le nombre d’enfants qu’elles sont censées recevoir. Ce chiffre ne doit pas dépasser 500, selon lui.
Pour Jean Marie Hardy Pierre, la question de l’éducation de qualité dans le pays est une affaire d’aménagement du territoire et d’amélioration des conditions de vie en général.
« Il n’est pas normal que les parents haïtiens dépensent un million de dollars américains par jour pour le transport de leurs enfants vers l’école », critique t-il.
L’éducation de qualité « est transversale » et « complexe », « on ne peut se lancer là dedans ‘’tèt kale’’ (slogan créole adopté par le président Michel Martelly qui a mis sur pied un projet de scolarisation gratuite) », a-t-il ajouté.
En Haïti, les établissements scolaires privés représentent 80% de l’offre éducative. Il s’agit souvent de structures inadaptées à l’enseignement et mal équipées. Les écoles publiques ne sont pour leur part pas mieux loties.
La CNEH est un regroupement d’enseignants composée de 13 fédérations. Elle compte 13 mille membres inscrits dans ses registres, dont 5 mille actifs. [kft gp apr 15/11/2011 08:55]