P-au-P., 5 nov. 2011 [AlterPresse] --- Le sénat a, à nouveau, ajourné la séance d’interpellation du ministre de la justice, Josué Pierre-Louis, et du secrétaire d’État aux affaires étrangères, Michel Brunache, dans le cadre de l’affaire Arnel Bélizaire, un député arrêté la semaine dernière sans considération de son immunité parlementaire.
Les deux membres de l’équipe gouvernementale devront se présenter au Sénat le 15 novembre prochain pour répondre de leurs éventuelles implications dans cette affaire.
A l’issue d’une séance houleuse, les sénateurs se sont accordés sur la mise en place de deux commissions. L’une est chargée d’enquêter plus à fond afin de déterminer les responsabilités dans l’arrestation du député, l’autre de réviser les motifs de l’interpellation.
Le président du sénat, , Rodolphe Joazile, résumant les propos de divers sénateurs, a affirmé que « toute la vérité n’a pas été dite » durant une précédente séance où les parlementaires ont auditionné le premier ministre Garry Conille et d’autres membres du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN).
Lors de cette séance qui a duré plus de 7 heures, le chef du gouvernement a été accompagné du titulaire de l’Intérieur Thierry Mayard Paul, du secrétaire d’Etat à la sécurité publique Réginald Delva et du directeur général de la police nationale Mario Andrésol.
Durant les échanges sous forme de questions-réponses, sur l’insistance des sénateurs, le directeur général de la police a indiqué que l’ordre d’incarcérer le député a été passé par le ministre de la justice.
D’autre part, présents au sénat pour la séance d’interpellation, Pierre-Louis et Brunache n’ont pas été entendus, tandis que certains sénateurs ont abandonné la séance.
C’est la deuxième fois que l’interpellation des deux hauts fonctionnaires est reportée après l’ajournement du 3 novembre dernier.
Les activités au Sénat ont lieu dans un contexte de crise politico-judiciaire qui affecte particulièrement les deux branches de l’Exécutif.
Cette situation est créée après l’arrestation et la libération la semaine dernière du député Bélizaire, opération dont le chef de l’Etat, Michel Martelly, est considéré comme le maitre d’œuvre.
Martelly, qui a eu maille à partir avec le député, est pointé par les parlementaires, qui l’accusent entre autres de visées dictatoriales.
Le chef de l’État est intervenu le jeudi 3 novembre dans la presse en soutenant que la présidence n’a rien à voir « de près comme de loin » avec l’arrestation le 27 octobre de Bélizaire, libéré moins de 24 heures plus tard sans avoir été interrogé par la justice. [sfd gp apr 05/11/2011 23:00]