P-au-P., 4 nov. 2011 [AlterPresse] --- Le chef du parquet près le tribunal civil de Port-au-Prince, Félix Léger, a transféré le dossier du député Arnel Bélizaire au cabinet d’instruction, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Le juge d’instruction Bernard Sainvil a décerné un mandat de comparution, pour le mardi 8 novembre 2011, au député de Delmas/Tabarre, dont l’immunité parlementaire n’a toujours pas été levée.
Dans la lettre de comparution adressée à Arnel Bélizaire, le juge Sainvil fait état de plusieurs accusations, notamment de faux, usage de faux, d’évasion et association de malfaiteurs.
L’information, sur le transfert du dossier de Bélizaire au cabinet d’instruction, est rendue publique parallèlement au retour, dans le pays, du président Michel Joseph Martelly qui se trouvait en voyage de sante aux États-Unis d’Amérique depuis le 27 octobre 2011.
Martelly, qui avait eu maille à partir avec Bélizaire, avait menacé quiconque s’aviserait de manquer de respect à la présidence, durant son mandat, de ne pas sortir vivant du palais national. Il avait même annoncé son intention de "devenir cynique"...
L’arrestation, dans l’après-midi du jeudi 27 octobre 2011, du député Bélizaire, sur ordre formel du commissaire du gouvernement Félix Léger, a mis dos à dos les trois pouvoirs : l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire, gardiens de la bonne marche du pays.
Qualifiée d’illégale et d’arbitraire par le ministre de la Justice Josué Pierre-Louis, l’arrestation d’Arnel Bélizaire risque d’occasionner le renvoi de plusieurs ministres et secrétaires d’État, dont le garde des sceaux de la république lui-même.
Suite à l’arrestation de leur collègue Bélizaire, 71 députés ont exigé, à travers un document signé le 28 octobre, la démission du ministre de la justice, Josué Pierre-Louis, du ministre de l’intérieur, Thierry Mayard-Paul, du secrétaire d’État aux affaires étrangères, Michel Brunache, et du commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Félix Léger.
Le sénat avait fait part de la mise sur pied d’une commission qui devra enquêter sur la nationalité du chef de l’État et de l’ensemble des membres du gouvernement.
En signe de solidarité avec les députés, seize (16) sénateurs ont, de leur côté, pris l’initiative d’interpeller Pierre-Louis et Brunache.
La séance de l’assemblée des sénateurs, tenue le jeudi 3 novembre - date initialement prévue pour l’interpellation du ministre Pierre-Louis et du secrétaire d’État Brunache, n’a abouti à aucune conclusion claire [http://www.alterpresse.org/spip.php?article11840]. [sfd apr rc 04/11/2011 10:20]