P-au-P., 3 nov. 2011 [AlterPresse] --- Aucune décision n’a été formellement adoptée lors de la séance d’interpellation de deux membres de l’équipe gouvernementale ce 3 novembre au Sénat, après l’arrestation et la libération la semaine dernière du député Arnel Bélizaire sans considération de son immunité parlementaire.
A l’issue de plus de 7 heures de débats, le président de la Chambre haute, Rodolphe Joazil, a annoncé une suspension de séance sans qu’un prochain rendez-vous soit clairement fixé avec un objet bien défini.
La séance devait être celle de l’interpellation du ministre de la justice, Josué Pierre-Louis, et du secrétaire d’État aux affaires étrangères, Michel Brunache.
Les interpellés ont demandé par lettre un report de la séance, et Brunache s’est en même temps rendu au Sénat qui n’a pas jugé opportun de l’entendre dans les conditions de la séance de ce jeudi.
Le consensus ne semblait pas avoir été dégagé sur la proposition lancée par le président du Sénat, de reporter l’interpellation au 5 novembre.
C’est le cas également d’une proposition de convocation du premier ministre Garry Conille, accompagné des membres du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN), dont le ministre de l’intérieur, Thierry Mayard Paul, et le directeur général de la police, Mario Andrésol.
Les avis des sénateurs étaient partagés entre ceux qui se sont prononcés en faveur d’un report et d’autres qui se sont exprimés pour le maintien de la séance.
Des sénateurs ont également souhaité l’élargissement de l’interpellation à d’autres ministres ou la convocation d’autres hauts fonctionnaires de l’administration publique afin de faire la lumière sur la question.
La crise demeure encore sans issue après une semaine de grogne dans les les deux chambres du parlement et plusieurs secteurs de la société.
Le chef de l’Etat, Michel Martelly, est pointé par les parlementaires, qui l’accusent entre autres de mariner une nouvelle dictature.
Revenant ce 3 novembre à Port-au-Prince après un séjour médical aux États-Unis, Martelly a nié toute implication de la présidence dans l’arrestation du député Belizaire.
Martelly est mis au centre de l’affaire depuis qu’il a eu une altercation avec Bélizaire, et promis par la suite de traquer « les repris de justice cachés au Parlement ». [gp apr 03/11/2011 23 :00]