P-au-P, 3 nov.2011 [AlterPresse] --- Des spécialistes intéressés par la relation entre l’accroissement de la population et le développement économique invitent à investir dans les gens notamment les jeunes, dans le but de contenir l’augmentation de la population haïtienne.
Actuellement chiffrée à 10 millions 200 mille habitants, la population haïtienne ne marque en rien une explosion démographique d’après ces experts, qui soulignent qu’elle sera de 16 millions en 2050.
Toutefois l’économiste Camille Chalmers préconise un changement des politiques d’investissements. Le professeur participait, ce 31 octobre, à la présentation du rapport sur l’état actuel de la population mondiale pour l’année 2011, un travail réalisé par le Fonds des nations unies pour la population (Fnuap).
Au lieu d’axer les investissements sur le marché et l’argent, Chalmers estime qu’il « faut mettre en oeuvre des politiques (d’investissement), basées sur les gens, des politiques axées sur le respect des droits de l’homme ».
L’économiste soutient qu’il est donc possible d’avoir un taux de croissance économique important tout en ayant un accroissement considérable de la population moyennant l’existence de dispositifs ou de politiques de régulation qui puissent permettre à cette population de profiter des potentialités qu’il y a dans le pays et des ressources qui existent dans le pays.
« L’obstacle est la polarisation et l’inégalité », soutient-il, ajoutant qu’une frange de la population contrôle les ressources et toutes les activités économiques.
Camille Chalmers reste convaincu qu’il y a des réserves de productivité importantes dans le pays et il faut les mettre en œuvre pour répondre aux besoins de la population.
Présent également en la circonstance, l’économiste Kesner Pharel soutient qu’il faut investir dans les jeunes, en même temps qu’il est nécessaire de stabiliser la population.
Il faut penser « à l’éducation financière des jeunes », déclare Pharel qui privilégie le dividende sur le bonus (ce que l’on donne a la fin de l’année).
Il croit que le dividende viendra des « investissements à réaliser dans la jeunesse haïtienne » et dans les politiques publiques.
Il précise qu’ « une plus forte stabilisation de la population haïtienne » est nécessaire dans ce cas.
La mauvaise qualité de vie des gens, la qualité de l’éducation, le chômage, l’insécurité alimentaire sont des facteurs à prendre en compte, toujours selon Pharel.
Gabriel Bidegain Conseiller technique principal du Fnuap en Haïti souligne pour sa part que l’augmentation de la population peut constituer « une opportunité. »
En fait, dit-il, il n’y a pas « un problème démographique (mais plutôt) une question d’éducation professionnelle et d’emploi » deux éléments qu’il voit comme les meilleurs outils d’accroissement économique.[rh kft gp apr 3/11/2011 09 :45]