P-au-P, 27 oct. 2011[AlterPresse] --- La Commission Episcopale Nationale Justice et Paix (sigle créole JILAP) a présenté les résultats de son 40ème rapport qui révèle une diminution de la violence dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, entre les mois de juillet et septembre 2011.
Selon la commission, en moyenne 2 personnes trouvent la mort quotidiennement dans la capitale haïtienne suite à des violences. La plupart d’entre elles sont victimes de la violence armée.
Ces derniers mois (juillet à septembre 2011) la JILAP dit constater une légère diminution de la violence. Pourtant, entre la fin de 2010 et juin 2011, elle avait observé une montée de la violence. A ce moment on comptait quotidiennement en moyenne 3 victimes par balles par jour,selon les chiffres fournis.
De juillet à septembre de cette année, 222 personnes ont été victimes de violence et 159 par balles. En outre, 5 ont été victimes d’attaque par armes blanches. Le nombre de victimes de la justice populaire et de lynchages a aussi baissé durant cette période.
Pour la période d’avril à juin 2011, on dénombrait 341 personnes victimes de violences, 216 par balles et 35 personnes par armes blanches, d’après le rapport précédent (39ème rapport).
Novembre 2010 (période des élections) et juin 2011 (mois suivant l’entrée en fonction du président actuel) ont été les mois les plus marqués par la violence avec respectivement 142 et 141 victimes recensées.
« Les périodes de plus grande insécurité physique sont les moments où les intérêts politiques prennent le devant », fait remarquer la JILAP. « Les moments d’une plus haute violence sont clairement liés à des crises politiques », ajoute t-elle.
Selon le rapport, les périodes les plus violentes sont notamment celles d’octobre et novembre 2003, puis mars 2004 et celle allant de septembre 2004 à janvier 2007, la période de l’Opération Bagdad. Il s’agit ainsi des périodes avant et surtout après le départ de l’ancien président Jean Bertrand Aristide.
La commission Episcopale Nationale Justice et Paix croit que la lutte contre l’insécurité doit être multi dimensionnelle, à la fois tenant compte de ce qui crée des tensions et des frustrations dans le pays et des aspects de la sécurité sociale.
Pour cela, le gouvernement et les autorités responsables doivent appliquer « une vraie politique de sécurité publique ».
Ils doivent user d’une composante répressive, assurée par une police (ou des forces de sécurité) professionnelle et compétente, dévouée à sa tâche et soumise de façon stricte à la loi et aux exigences de l’Etat de droit.
La commission Episcopale Nationale Justice et Paix appelle les autorités haïtiennes à renforcer le sentiment de sécurité chez la population par un meilleur fonctionnement de la police et de la justice, l’amélioration sensible des conditions de vie, surtout des marginalisés et un meilleur fonctionnement des services publics en général. [emb kft apr 27 /10/11 9 :30]