P-au-P, 26 oct. 2011 [AlterPresse] --- La municipalité de Cité Soleil nie toute responsabilité dans les actes de vandalisme perpétrés dans le projet de logement de l’’Alternative Bolivarienne pour les peuples des Amériques (ALBA), situé à Zoranje (périphérie nord), et accuse l’Ambassade du Venezuela, apprend Alterpresse.
« La municipalité n’est pour rien dans les actes de vandalisme commis actuellement dans le projet de logement de ALBA. C’est l’Ambassade de Venezuela en Haïti qui est responsable » soutient le Maire Jean Robert Charles qui qualifie ‘’d’inacceptable’’ le comportement de la représentation diplomatique vénézuélienne dans le cadre de ce projet.
Le maire avance que des gens sont entrés dans les maisons et les ont vandalisées. Des toilettes sont emportées », ajoute-t-il en faisant aussi état de falsifications de documents et de l’implication de certains policiers dans ce « désordre ».
Il reproche au Venezuela d’avoir livré des logements à des particuliers sans concertation avec les autorités locales.
Contacté à ce sujet par Alterpresse, les responsables de l’Ambassade du Venezuela ont refusé à plusieurs reprises d’accorder une interview à nos journalistes. Ils ont demandé d’attendre le retour de l’ambassadeur, qui était hors du pays. Revenu depuis la semaine dernière, sa présence n’a rien changé.
Par ailleurs, le maire dénonce les informations faisant croire que la municipalité ait menacé d’expulser des centaines de familles occupant ‘’sans consentement légal’’ plus de quatre vingt des 128 logements sociaux.
« Ce n’est pas la mairie qui venait pour les déloger (…) C’est une voiture du parquet qui est arrivée, accompagnée de juge de paix », précise-t-il.
Pour lui, « la décision a été prise au plus haut niveau, c’est-à-dire au sein du gouvernement », ajoute-il.
Au début du mois d’octobre, plus d’une centaine de gens ont envahi certaines de ces maisons et ont accusé la municipalité de vouloir les déguerpir de force et de vendre au prix fort les logements sociaux.
Les occupants des logements racontent, entre autres, qu’ils ne vont pas lâcher prise et disent préférer mourir plutôt que de se courber aux menaces des autorités et des agents de la Police Nationale Haïti (PNH) qui les accompagnent souvent.
Délogés à plusieurs reprises, les déplacés sont retournés dans les maisons et y habitent encore.
Les 128 logements sociaux construits par ALBA depuis mi 2010, se trouvent au cœur d’un conflit entre le gouvernement haïtien, la mairie de Cité Soleil et l’Ambassade du Venezuela en Haïti.
Ces 128 maisons font partie d’un projet de 500 promis par le Président de la République Bolivarienne du Venezuela, Hugo Rafael Chavez Frias, lors de sa visite en mars 2007 en Haït.[mm gp 26/10/2011 10:00]