Correspondance Joseph Serizier
Cayes, 21 oct. 2011 [AlterPresse] --- Le procès contre les présumés auteurs de la mort de plus d’une dizaine de prisonniers dans la prison civile des Cayes au lendemain du séisme du 12 janvier 2010, s’annonce complexe, observe AlterPresse.
Les audiences des assises sans assistance de jury ont débuté le mardi 18 octobre et se poursuivent dans la juridiction des Cayes dans la salle culturelle St Louis (au centre de la ville).
Au cours de ces assises spéciales le tribunal criminel devait entendre 34 personnes (policiers et civils) qui seraient impliquées dans l’affaire.
Seulement 13 policiers, auparavant incarcérés dans une prison à Port-au-Prince, sont présents aux assisses pour répondre des accusations qui pèsent contre eux.
Dans l’après midi du 19 janvier 2010 un groupe de détenus avaient organisé une tentative d’évasion, mis le feu dans plusieurs cellules, incendié le greffe de la prison, brisé les portes et les clôtures, menaçant de mort des agents de l’Administration pénitentiaire en poste.
Plusieurs d’entre eux ont été tués lors des échauffourées impliquant des agents de l’ordre venus en renfort et des civils.
Le procès parait très complexe. Le conseil de la défense a soulevé de nombreux cas d’exceptions pour innocenter les policiers, et démontrer la faiblesse de droit entourant le jugement.
Les avocats de la défense, demandent au tribunal entre autres d’entendre à titre de témoins des soldats et policiers de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) qui auraient été présents lors de l’opération.
Les 21 autres personnes accusées sont en cavale et seront jugées par contumace a précisé le président du tribunal criminel, maitre Ézéchiel Vaval, se référant au Code d’instruction criminelle. La loi leur accorde 10 jours pour se présenter afin d’éviter le verdict par contumace.
Parmi les personnes accusées et qui sont en cavale figurent l’inspecteur Olriche Cazeau, ex-commandant de l’Unité Départemental de Maintien de l’Ordre (UDMO) de la Police Nationale, et un évadé de prison réputé très dangereux (aux Cayes) connu sous le nom de TI Mousson.
Le procès mobilise grandement l’attention de la population du département du Sud où il se tient.
Des organisations nationales et internationales de défense des droits humains suivent de très près les audiences. Des observateurs du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), de l’Union des Formateurs et Animateurs en Education Civique et le Respect des Droits Humains (UFADESCH), et du Rural Justice Center sont présents.
Ces organisations disent s’attendre à un procès équitable. [js kft gp apr 21/10/2011 13 :30]