P-au-P, 19 oct. 2011 [AlterPresse] --- Plusieurs organisations, du mouvement social dans les départements de l’Artibonite (Nord) et de l’Ouest (particulièrement la capitale Port-au-Prince) projettent de manifester, ce mercredi 19 octobre 2011 (1er anniversaire des premiers cas de choléra enregistrés dans le pays), pour réclamer des dédommagements pour les victimes de l’épidémie, le départ de la mission des Nations-Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) et l’établissement de conditions sanitaires appropriées, selon les informations parvenues à l’agence en ligne AlterPresse.
« L’objectif de la marche est de lancer un cri d’alarme pour le départ de la Minustah, l’indemnisation des victimes de l’épidémie du choléra et la reconnaissance par l’organisation des Nations Unies (Onu) de sa culpabilité dans l’introduction de la maladie sur le territoire national », confie à AlterPresse Camille Chalmers, directeur exécutif de la plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda).
Des milliers de paysans sont attendus à la manifestation du jour dans l’Artibonite.
La mise en place d’infrastructures d’eau potable et d’assainissement, un meilleur accès à l’eau potable, la souveraineté alimentaire et une indemnisation économique, pour compenser les nombreuses pertes (plus de 6 mille décès depuis le 19 octobre 2010) occasionnées par la présence du choléra en Haïti, figurent parmi les revendications qui seront soutenues par les manifestantes et manifestants.
À Port-au-Prince (Ouest), le comité pour le dédommagement des victimes du choléra tient une activité similaire avec les mêmes objectifs.
Une année après l’apparition de l’épidémie de choléra dans les départements géographiques du Plateau central et de l’Artibonite (alerte donnée par le personnel infirmier de plusieurs hôpitaux dans la soirée du mardi 19 octobre 2010), l’urgence demeure, l’épidémie n’étant pas [encore] sous contrôle, considère l’organisme international humanitaire Médecins sans frontières (Msf – Haïti) dressant un bilan de la situation en octobre 2011.
« L’orage n’est pas passé. Il faut se méfier de cette épidémie là », souligne Romain Gitenet, chef de mission de Msf en Haïti insistant sur ’imprévisibilité des flambées de choléra qui reste le plus grand problème à l’heure actuelle.
75 à 80 % des cas de choléra, recensés dans le monde au cours de l’année 2011, sont enregistrés en Haïti, signale Msf - Haïti qui appelle à la conjugaison des efforts dans le but de contrecarrer l’épidémie du choléra sur le territoire national en Haïti.
Des recherches, conduites par des scientifiques internationaux, relient la présence de l’épidémie en Haïti à des casques bleus du bataillon népalais de la Minustah, qui étaient déployés à Mirebalais (Plateau central, à une quarantaine de km au nord-est de la capitale), où les premières manifestations du choléra ont été constatées en octobre 2010.
Les autorités sanitaires nationales ne se sont pas encore prononcées sur les dispositions durables envisagées pour combattre l’épidémie de choléra, une année après les premiers cas enregistrés en Haïti. [rh rc apr 19/10/2011 09:35]