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Radio-revue du week-end

Haïti/Martelly-Conille : Quelle cohabitation ?

La validation de la déclaration de politique générale de Garry Conille – désormais chef de gouvernement – par le Sénat le jeudi 13, et par la Chambre des députés le vendredi 14, a alimenté les débats, le week-end du 14 au 16 octobre, dans le milieu médiatique sur l’éventuelle cohabitation entre l’ancien collaborateur de Bill Clinton et le chef de l’État, Michel Martelly.

P-au-P, 18 oct. 2011 [AlterPresse] --- « A quoi faut-il s’attendre entre Martelly et Conille ? » : durant le week-end la question a animé plusieurs émissions radiophoniques de débats, auxquelles ont participé entre autres des parlementaires, juristes et politiciens.

Le sénateur Desras Simon Dieuseul (Avenir / Centre), invité à l’émission Ranmase (Résumé) de Radio Caraïbes, samedi, s’est dit inquiet de la cohabitation entre : « un chef de gouvernement compétent, ouvert et dynamique et un président caractériel, volcanique, discourtois et carrément immoral. »

« On a soulagé le Parlement d’un grand fardeau mais on a conscience de l’avoir déposé sur le dos du pays. On verra ce que le pays va gagner dans tout ça. Je suis pessimiste car avec Martelly au pouvoir, on est en plein dans l’aventurisme et l’irrespect de toutes les normes et de tous les principes », a signalé Desras Simon Dieuseul.

S’interrogeant sur le leadership du président de la République, l’ancien président de la Chambre des députés, Fritz Robert Saint Paul, croit, qu’ « il revient à l’Exécutif de prendre des décisions nécessaires quand il le faut. » .

Mais, prévient Fritz Robert Saint Paul, le premier ministre Garry Conille ne devra pas être si « prudent » dans la prise des décisions, car, dit-il, « la politique est une instance décisionnelle. »

Quoique le premier ministre soit encadré de « deux supers ministres ou ministres de la présidence : Thiéry Mayard Paul, titulaire de l’intérieur et Laurent Lamothe, ministre des affaires étrangères », il doit prendre, lui aussi, des décisions politiques, car il est le chef du gouvernement, soutient Saint Paul.

Desras Simon Dieuseul et Fritz Robert Saint Paul s’interrogent en outre sur la capacité réelle du premier ministre Garry Conille à diriger le gouvernement étant donné sa configuration.

Sur Radio Vision 2000, à l’émission Pi lwen pi fon (Plus loin plus profond), dimanche, l’analyste politique Roody Edmé s’est également questionné sur la cohabitation à venir entre les deux responsables du pouvoir Exécutif, tenant compte de leur idéologie politique différente.

Pour Roody Edmé, en plus du problème idéologique, Garry Conille va faire gérer un gouvernement pluriel (Présidence / Parlement et Unité). « La réussite de Garry Conille dépend de sa capacité de mener ce gouvernement pluriel », croit-il.

Le premier ministre Conille, selon l’analyste Edmé, va être confronté aussi à un autre problème « majeur » celui de retrouver le président Martelly qui, depuis 5 mois, dirige tout seul le pays.

« Il faut des deux côtés un dépassement de soi pour remettre les pendules à l’heure », préconise Roody Edmé.

Pour qu’il y ait une cohabitation entre le chef de l’État et le chef du gouvernement, il faut formaliser les rencontres entre les institutions, estime encore Roody Edmé. [sfd kft gp apr 18/10/2011 11:30]