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Haïti : Des ouvriers descendent dans la rue pour réclamer des emplois décents

P-au-P, 7 oct. 2011 [AlterPresse] --- Environ 200 ouvriers haïtiens ont marché dans la capitale haïtienne ce 7 octobre à l’occasion de la troisième journée internationale du travail décent, pour réclamer de meilleures conditions de travail et une amélioration de leur existence.

« Cela doit changer ! », ont scandé à l’unisson ces ouvriers qui demandent aux autorités haïtiennes et aux patrons des industries de sous-traitance de mieux considérer leurs conditions de travail.

La création d’emplois décents, l’assurance sociale au travail, le respect des droits fondamentaux des travailleurs, notamment celui de s’organiser en syndicat pour négocier de meilleures conditions de travail avec les patrons, le respect des travailleurs par les patrons, sont parmi les revendications de ces ouvriers qui sont pour la plupart révoqués.

Fin septembre, 5 membres du comité exécutif du Syndicat des Ouvriers du Textile et de l’Habillement (sigle créole SOTA), ont été licenciés une semaine après avoir mis sur pied le syndicat. Une vague de révocations a aussi touché des adhérants à SOTA.

Certaines personnes qui ont participé à la marche ont caché leur visage par crainte d’être révoquées par la suite.

Selon Yanick Étienne, porte parole de l’organisation « Batay Ouvriye (lutte ouvrière) », les emplois créés jusque-là sont « précaires », temporaires, et n’offrent ni salaire décent ni assurance sociale.

La militante demande aux secteurs impliqués dans la reconstruction du pays d’offrir « des emplois décents ».

De son côté, Évèle Fanfan, un des organisateurs de la marche de ce 7 septembre, souhaite que le travail soit vraiment un facteur de mobilité sociale.

« Si l’ouvrier travaille dans la sous-traitance, ses enfants ne doivent pas y travailler à l’avenir », martèle Fanfan.

Des chômeurs ont aussi pris part à cette activité.

La marche a débuté au carrefour de l’aéroport (au nord de Port-au-Prince) pour aboutir devant le local de la Société Nationale des Parcs Industriels (SONAPI - nord de la capitale haïtienne). Cependant l’accès au site de la SONAPI a été bloqué et interdit aux marcheurs par des policiers de l’Unité Départementale de Maintient d’Ordre (Udmo).

Des agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH) ont été remarqués durant le parcours de la manifestation. [rh kft gp apr 07/10/2011 15 :20]

Voir un album Facebook d’AlterPresse sur la marche