P-au-P, 3 oct. 2011 [AlterPresse] --- Le Lycée Jacques 1er continue de servir d’abri provisoire pour des centaines de familles, alors que la nouvelle année scolaire débute officiellement le lundi 3 octobre.
Plus de 20 mois après le terrible séisme qui a jeté 1,5 million de personnes à la rue, plusieurs établissements scolaires publics offrent encore un abri à des sinistrés. Le Lycée Jacques 1er fait partie du lot.
La cour de l’école est un vaste terrain en partie inondé où déambulent des enfants à moitié nus. Les tentes ne sont qu’un amas de bâches usées et déchirées, plantées dans une tonne de boue, et servant de sèche-linge pour leurs occupants.
Le Lycée Jacques 1er et le camp de Nouaille 12 (première section communale de la commune de la Croix des Bouquets, Nord-Ouest de Port-au-Prince) accueillent en tout plus de huit cent familles, selon les informations fournies à AlterPresse.
Les sinistrés de ces camps connaissent des jours difficiles lorsqu’il se met à pleuvoir, à en croire les témoignages de plusieurs personnes.
« Quand l’eau monte, je suis obligée de m’accroupir sur le lit avec mes quatre enfants tout en tenant le dernier dans mes bras jusqu’à ce qu’il fasse jour », raconte une femme vivant dans le camp du Lycée Jacques 1er qui a récemment accouché.
D’autres personnes relatent les conditions infrahumaines dans lesquelles les enfants prennent naissance dans ces camps.
Selon le recensement des responsables des deux camps, « plus de 260 enfants ont pris naissance dans des conditions difficiles dans ces espaces soit près de 165 pour l’abri du lycée Jacques 1er et 67 pour le camp de Nouaille 12 ».
Certaines femmes sont parfois transportées la nuit dans des brouettes quand vient le moment pour elles d’accoucher, et elles sont souvent aidées par la matrone de la zone.
Selon le porte parole du camp du Lycée Jacques 1er, Guiteau Casséus, la majeure partie des enfants qui représentent la couche la plus vulnérable, souffrent de carences alimentaires énormes, car, dit-il, ces enfants passent parfois des jours sans rien manger.
« Ces enfants en particulier ceux de moins de cinq ans, ne portent aucun vêtement, et ils souffrent visiblement de malnutrition, de carences en protéines importantes, en témoigne leurs cheveux devenus rougeatres », souligne Casséus.
Les sinistrés des abris provisoires du Lycée Jacques 1er ainsi que ceux de Nouaille 12 réclament une intervention spéciale auprès des autorités de l’Etat afin qu’ils soient rapidement relogés. [jep kft gp apr 3/10/11 10:00]