Communiqué de la PHS
Soumis à AlterPresse le 16 février 2004
Les organisations soussignées, membres de la Plateforme Haïti de Suisse, engagées depuis longtemps dans la solidarité et la coopération avec Haïti, expriment leur très vive préoccupation face aux développements de la situation dans ce pays. Un pays engagé depuis plusieurs années dans une crise profonde, avec des conséquences dramatiques pour la population, tant sur les plans humanitaire, économique et social que sous celui de la sécurité au quotidien.
Au niveau politique, la lutte pour le contrôle du pouvoir semble avoir occulté toute autre considération, à commencer par celle de la responsabilité qui incombe aux hommes et femmes politiques de garantir aux citoyennes et citoyens de vivre en paix, dans la liberté, la dignité et la sécurité, de s’adonner à leurs occupations et de s’épanouir le mieux possible. La crise larvée qui paralyse le pays depuis plusieurs années a pour conséquence la détérioration dramatique des conditions de vie de la population.
Cette année 2004 qui aurait pu être l’année de célébrations consensuelles et joyeuses, en souvenir de l’événement exceptionnel que représente l’indépendance de 1804, a débuté sous le signe de confrontations violentes de plus en plus graves, entraînant la mort de dizaines de personnes, la paralysie du pays et de grandes inquiétudes pour l’avenir immédiat.
Les événements récents en Haïti montrent le risque de voir le pays s’engager dans un engrenage fatal, aux conséquences imprévisibles et incontrôlables. C’est pourquoi nous lançons l’appel pressant suivant :
Au président Jean-Bertrand Aristide, à qui il incombe une responsabilité particulière en tant que Chef de l’Etat, d’assumer pleinement sa responsabilité et de placer les intérêts supérieurs du peuple haïtien au-dessus de toute autre considération.
Aux membres du gouvernement haïtien, aux responsables politiques de l’opposition, aux leaders des organisations de la société civile, tous invités à prendre au sérieux les aspirations légitimes des Haïtiennes et Haïtiens, et à participer chacun en ce qui le concerne à la recherche d’une solution pacifique de la crise.
à€ la communauté internationale, qui doit dans l’intérêt supérieur des droits humains du peuple haïtien s’engager pour une solution urgente à la crise actuelle et qui doit pour cela assumer de manière plus décisive sa responsabilité vis-à -vis d’un pays membre en danger.
Au gouvernement suisse, prié d’user de son influence au sein des instances de la communauté internationale en vue de trouver une solution urgente à la crise haïtienne.
Nous exhortons les responsables politiques haïtiens, le Secrétaire général des Nations Unies et toutes les instances concernées à prendre conscience de la gravité de la situation et d’agir au plus vite pour mettre fin à la crise, en interprétant au mieux de leur conscience les attentes actuelles et les aspirations légitimes du peuple haïtien.
Organisations signataires membre de la Plateforme Haïti de Suisse :
Action de Carême - Fastenopfer, Aide Suisse à l’Action Communautaire en Haïti (ASACH), Caritas Genève, Commission Tiers-Monde de l’Eglise catholique (COTMEC), Commission Tiers-Monde de l’Eglise protestante de Genève (COTMEP), Communauté des Missionnaires Laïques, Fonds d’investissement pour le Développement et la Solidarité (FIDES Suisse), Association Coup de Pouce Suisse-Haïti, E-CHANGER, Eirene Comité suisse, Enfants du Monde, œuvre d’entraide des Eglises protestantes suisse (EPER), Terre des Hommes
16.02.2004