P-au-P, 29 sept. 2011[AlterPresse] --- Des membres des secteurs paysan et ouvrier ont réagi négativement par rapport à la nouvelle circulant dans les médias, annonçant la prochaine création d’une force armée par le président Michel Martelly.
Un document titré « Haïti Sécurité : Tous les détails sur le projet de la nouvelle force nationale », jusque-là officieux, rapporte que le président Martelly entend mettre sur pied une force d’un effectif initial de 3 500 personnes. Le recrutement devrait commencer entre octobre et novembre.
Osnel Jean Baptiste, porte-parole de l’organisation « Tèt Kole ti peyizan (Union paysanne) », se montre convaincu que si cette force voit le jour, elle ne « travaillera que pour une partie » de la population.
La base de jean Rabel (Nord-ouest) du mouvement « Tèt Kole ti peyizan » a été le théâtre du massacre, en juillet 1987, de 139 paysans, orchestré par des grands proprietaires terriens et l’ancienne armée. Vingt quatre ans plus tard, les paysans sont toujours en attente de justice.
Faisant référence aux différentes actions de répression que l’ancienne Force Armée d’Haïti (FAD’H) avait conduites contre la population, Osnel Jean Baptiste souligne que les plaies laissées par l’armée ne se sont pas « cicatrisées ».
Selon le responsable paysan, la solution aux problèmes du pays ne réside pas dans la création d’une force. Ce qu’il faut d’abord c’est un « système de justice équitable ».
« La création d’une nouvelle force ne veut rien dire sans le respect des droits fondamentaux de la population et de la justice pour le peuple », martèle-t-il.
Pour sa part, Yanick Étienne militante et porte parole de l’organisation « Batay Ouvriye (BO) Lutte Ouvrière » estime que toute armée créée dans le contexte actuel « sera au service des structures dominantes ».
« C’est une force répressive en plus contre le peuple (haïtien). Ce ne sera pas une armée qui défendra l’intérêt de la nation », précise t-elle.
La nouvelle armée sera placée sous le contrôle du président de la République qui dirigera une structure de défense appelée « Conseil National de Défense et de Sécurité (CNDS) », toujours selon ce document.
Michel Martelly rapportera l’arrêté du 6 janvier 1995 prononçant la dissolution des Forces Armées d’Haïti(FADH) et proclamera par un nouvel arrêté le retour des FADH.
Des informations véhiculées dans la capitale haïtienne laissent comprendre que le président Martelly aurait soumis ce document aux jugements des diplomates des pays amis accrédités dans le pays.[rh kft gp apr 29/09/2011 14 :00]