P-au-P., 18 fév. 04, [AlterPresse] --- L’apparition d’anciens chefs du Front Révolutionnaire pour l’Avancement et le Progrès d’Haïti (FRAPH) dans le cadre de la rébellion contre le régime du président Jean Bertrand Aristide vient jeter de l’huile sur le feu, selon un communiqué de presse de Amnesty International.
La présence sur le terrain de Louis Jodel Chamblain et Jean Pierre Baptiste, dit "Jean Tatoune", anciens chefs de FRAPH, un puissant groupe paramilitaire pendant le coup d’Etat de 1991, aggrave la situation politique d’Haïti qui a trop duré, selon Amnesty International.
Louis Jodel Chamblain et Jean Pierre Baptiste, dit "Jean Tatoune", ont été condamnés pour des violations de droits humains durant le règne des militaires entre 1991 et 1994.
Dans un entrevue accordée à une station de radio haïtienne le 14 février dernier, Louis Jodel Chamblain a affirmé avoir rejoint les rebelles des Gonaives, cherchant à renverser Jean Bertrand Aristide du pouvoir. La ville de Hinche (au nord-est de Port-au-Prince) est tombée aux mains des rebelles à la suite d’une opération dirigée par Louis Jodel Chamblain. Cette opération a fait 3 morts.
Amnesty International rappelle qu’en septembre 1995, « Chamblain était parmi sept chefs militaires et paramilitaires condamnés par contumace à la prison à vie et aux travaux forcés pour sa participation dans l’assassinat en septembre 1993 d’Antoine Izméry », homme d’affaire et militant politique.
Jean Pierre Baptiste, dit "Jean Tatoune", un ancien chef paramilitaire, a poursuivi Amnesty International, a été également condamné aux travaux forcés et à la prison à vie pour sa participation au massacre de Raboteau (quartier populaire de Gonaives) en 1994.
L’organisme des droits humains appelle les partis politiques haïtiens à se démarquer du mouvement armé. « Les partis politiques d’opposition doivent condamner l’apparition de ces figures notoires à la tête du mouvement armé visant à obtenir la démission d’Aristide, et doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour démontrer leur engagement aux droits de l’homme et à la loi ». [rv gp apr 18/02/2004 22:50]