Correspondance Joseph Serizier
Cayes, 27 sept. 2011 [AlterPresse] --- Des dizaines de parents membres de la Coordination des Organisations Paysannes pour le Développement du Sud d’Haïti (COPDSH) ont organisé un sit-in le lundi 26 septembre à Carrefour-Horrel (centre ville des Cayes) pour dénoncer le fait que, selon eux, leurs enfants ont été exclus du programme de scolarisation gratuite du président Michel Martelly.
Ces parents, issus de divers quartiers défavorisés de la 3ème ville du pays, déclarent que ce programme ne prend pas en compte les pères et mères de famille qui en ont réellement dans besoin.
« A quelques jours de la réouverture des classes, nous ne savons à quel saint nous vouer pour envoyer nos enfants à l’école cette année », confient-ils, menaçant de poursuivre les manifestations jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.
La rentrée scolaire est prévue le 3 octobre prochain et la présidence s’est engagée à assurer l’accès à l’école de plus de 146.000 enfants des couches défavorisées.
Selon les manifestants, le président Martelly s’est borné à servir un show médiatique depuis son accession au pouvoir (le 14 mai 2011) au lieu d’appliquer une politique réelle au profit de la masse défavorisée.
Le coordonnateur de l’organisation ayant lancé le sit-in, Jupiter Jean Yves, accuse la direction départementale de l’éducation de mener une politique d’exclusion dans le recrutement des enfants et des enseignants.
Jean-Yves soutient que sur 2 mille enfants figurant sur une liste soumise à la direction départementale lors du recensement des enfants qui devraient bénéficier du programme, aucun d’entre eux n’a été retenu.
Le directeur départemental de l’éducation Régil’homme Joseph, joint par téléphone, dément ces allégations. Il précise que le programme vise à toucher progressivement environ 24 mille enfants à travers tout le département du Sud.
Actuellement deux écoles publiques dans la ville des Cayes sont retenues pour recevoir une première tranche d’enfants au mois d’octobre prochain.
D’autres établissements scolaires sont également visés, fait savoir le directeur départemental de l’éducation, sans avancer de chiffre précis sur le nombre d’écoles.
Régil’homme Joseph souligne simplement que suivant la demande la capacité d’accueil pourrait augmenter.
Des dizaines de jeunes choisis pour enquêter sur le nombre d’enfants en âge scolaire à intégrer dans le programme, avaient vivement critiqué la méthode des responsables locaux de l’éducation sur le dossier. Le recrutement des enseignants pour le programme se ferait en dehors des normes administratives et techniques, et sur la base du favoritisme, avaient-ils avancé.
Le responsable de la COPDSH demande au président Martelly de respecter ses promesses électorales de scolarisation universelle gratuite pour tous les enfants.
Le programme de scolarisation gratuite du chef de l’Etat continue d’être l’objet de controverses dans le département du Sud. Pour beaucoup d’organisations locales d’enseignants, il s’agirait de la pure démagogie politique. [js kft gp apr 27/09/2011 09:00]