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Haiti-Droits humains : La POHDH qualifie de « malhonnête » l’attitude des partisans de Duvalier vis-à-vis d’Amnesty International

Communiqué de la POHDH

Soumis à AlterPresse le 23 septembre 2011

Depuis son retour en Haïti le 16 janvier 2011, l’ancien dictateur Jean Claude DUVALIER fait l’objet de plusieurs plaintes que les victimes ont déposées contre lui par devant la justice haïtienne. Depuis, des organisations nationales et internationales ont déclenché une série de mobilisations incluant conférences, expositions, production et publication de rapport en vue de faire la lumière sur les crimes de droits humains : disparitions, homicides, exécutions sommaires, emprisonnements arbitraires, exils forcés , détournements de fonds et les actes de tortures, de mauvais traitements et de viols qui ont caractérisé la dictature des DUVALIER.

C’est dans cette perspective qu’Amnesty International devait présenter, le Jeudi 22 Septembre 2011 à l’Hôtel Le Plaza, un nouveau rapport sur les crimes commis durant la gouvernance de Jean Claude DUVALIER entre 1971 et 1986 dans lequel l’organisation recommande, une fois de plus, à ce que l’ex dictateur soit jugé pour crimes contre l’humanité.

A la surprise des participants et participantes, les partisans de Duvalier ont fait irruption dans la salle et ont perturbé le déroulement de la présentation du rapport. En effet, des avocats de l’ex dictateur dont Reynold Georges et Osner Fevry, très connus dans le milieu politique haïtien, ont sérieusement paralysé l’activité en lançant des propos hostiles. Ces derniers ont traité les membres de l’organisme international de droits humains d’imposteurs.

La Plate-forme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH) tient à dénoncer énergiquement l’acte malhonnête orchestré par les partisans de Duvalier lors de la présentation du rapport. La POHDH croit que l’intervention agressive des partisans de Duvalier constitue une menace inquiétante pour la liberté de la parole, qui est le résultat de sacrifices de plusieurs années de lutte pour la démocratie en Haïti. De plus, cet acte rappelle en quelque sorte la pratique d’intimidation du régime de 1957 à l’égard des citoyens et citoyennes qui exprimèrent leurs opinions.

Par ailleurs, la POHDH veut réaffirmer, à l’intention des partisans de l’ex dictateur en particulier et de la population en générale, que les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles. En ce sens, la POHDH maintient sa position tendant à demander à la justice haïtienne de donner suite aux plaintes des victimes de Jean Claude DUVALIER.

Le 23 Septembre 2011

Pour la POHDH :

Marc-Arthur FILS-AIMÉ
Coordonnateur Général

Antonal MORTIMÉ
Secrétaire Exécutif