Prise de position du Carli
Document soumis à AlterPresse le 24 septembre 2011
Le comité des avocats pour le respect des libertés individuelles (Carli) condamne les actes d’intimidation ponctués de violence morale et physique perpétrés sur des membres d’Amnesty International par des partisans de l’ancien Président Jean-Claude DUVALIER lors de la présentation d’un rapport sur Haïti par cette Organisation Internationale à l’Hôtel le Plaza le jeudi 22 septembre 2011 à Port-au-Prince.
Cette pratique traduit une forme d’intolérance inacceptable et rappelle les méthodes anti-démocratiques utilisées au cours de la période dictatoriale des Duvalier.
Le Carli reconnaît que la situation des Droits de l’Homme aujourd’hui est préoccupante si l’on se réfère particulièrement à la présence des Agents de la mission des Nations Unies de stabilisation en Haïti (Minustah) impliqués dans de nombreuses violations des Droits de l’Homme (entre autres importation de l’épidémie de Choléra en Haïti et agressions sexuelles sur des mineurs et des femmes).
Cependant, cette situation ne peut, en aucun cas, fermer nos yeux sur les atrocités commises sous le régime des Duvalier et d’autres gouvernements qui se sont succédé au pouvoir après le 07 février 1986.
Le Carli recommande aux autorités politiques haïtiennes de prendre les dispositions juridiques nécessaires pour que justice soit rendue à toutes les victimes des violations des Droits de l’Homme enregistrées dans le pays dans la perspective de la lutte contre l’impunité.
Les violations des Droits de l’Homme, caractérisées par des exécutions sommaires, des cas de disparition, de viols, de tortures, de privation de liberté dans des conditions inhumaines, sont imprescriptibles, et leurs auteurs et complices doivent être jugés, conformément aux prescrits internationaux des Droits de l’Homme, si nous voulons construire un État de Droit en Haïti.
Port-au-Prince, le 23 septembre 2011
Renan HEDOUVILLE, av.
Secrétaire Général