P-au-P, 22 sept. 2011[AlterPresse] --- L’organisme international de droits humains Amnesty International recommande aux actuels responsables de l’État haïtien de déférer à la justice l’ancien dictateur Jean Claude Duvalier afin qu’un procès soit tenu et que justice soit rendue aux milliers de victimes du duvaliérisme.
Un procès contre Jean Claude Duvalier « peut être exemplaire, peut réveiller la justice (et) peut contribuer à la récupération de la dignité du peuple haïtien et des victimes », a déclaré Javier Zúñiga, conseiller à Amnesty International, au cours de la présentation d’un rapport sur les différents crimes commis sous le régime de jean Claude Duvalier de 1971 à 1986.
Dans ce rapport intitulé « On ne peut pas tuer la vérité », Amnesty International recommande, entre autres, que les actuels dirigeants reconnaissent la responsabilité de l’État dans les crimes commis et que des « excuses officielles » du chef de l’État Michel Martelly soient présentées à la nation.
Le rapport contient des témoignages de détentions arbitraires, de torture, de morts en détention, d’homicides et de disparitions survenus durant les années de la présidence de Jean Claude Duvalier.
« Il importe que la nouvelle équipe dirigeante d’Haïti manifeste la volonté politique de respecter ses obligations internationales et d’accomplir son devoir envers toutes les victimes de ces atteintes aux droits humains », selon Javier Zúñiga.
Le rapport suggère l’élaboration d’un « programme de reconstruction de la mémoire collective » et la mise en place de mécanismes pouvant aider les victimes du régime de Duvalier à trouver réparations y compris l’adoption de mesures propres à garantir le respect des droits et de la vie privée de ces victimes.
L’approfondissement effectif et impartial des enquêtes sur les violations commises lors de la dictature duvaliériste, l’application de la jurisprudence souvent prise en compte dans le cadre des jugements de crime contre l’humanité, le respect de conventions et traités internationaux sur les droits humains signés par Haïti sont au nombre des recommandations faites par Amnesty International à l’État haïtien.
La présentation du document a été interrompue par des partisans de l’ancien dictateur qui ont fait irruption dans la salle où se déroulait la cérémonie. Ils étaient accompagnés de Reynold Georges, avocat de Duvalier. [rh gp apr 22/09/2011 16 :35]