Par Ralph Henry
P-au-P, 22 sept. 2011[AlterPresse] --- Des membres de la communauté intellectuelle haïtienne estiment que la lutte engagée par l’homme politique et écrivain haïtien Anténor Firmin reste toujours de mise, cent ans après sa mort.
« Le combat mené par Firmin pour la transformation de ce pays (…) s’inscrit dans un continuum de luttes pour la transformation sociale, pour le changement social, pour la démocratisation de la société contre l’injustice, contre l’ignorance, contre la misère », soutient le professeur Michel Hector à l’occasion de la commémoration, le 19 septembre 2011, des 100 ans de la mort d’Anténor Firmin au Cap haïtien (Nord).
Il voit dans la démarche de Firmin un « combat pour moderniser le monde rural, combat pour démocratiser la société haïtienne » et, selon Hector, « jusqu’à présent on est encore là ». Ce qui porte le professeur à considérer que « son combat est actuel et ce combat doit continuer ».
Cela ne doit pas se faire sans réflexion, sans débats ou échanges d’idées, « il faut réfléchir sur les conditions actuelles du combat », préconise- t-il.
« Pas de formule en politique »
Ces réflexions doivent permettre de mieux gérer les derniers de l’État comme Firmin l’a fait en son temps en tant que ministre des finances, mais aussi ces dernières doivent aider à comprendre qu’« il n’y a pas de recette en politique », selon les propos de Michèle Duvivier Pierre-Louis, intellectuelle et ancienne première ministre de la République caribéenne.
Michèle Duvivier Pierre-Louis voit dans les débats un moteur favorable à l’épanouissement de la vie politique haïtienne, en fait « c’est l’absence de débat qui fait que l’on tourne en rond en politique », déclare t-elle.
L’ancienne première ministre rappelle que « la démocratie exige le débat contradictoire » en dépit des divergences, car les réflexions permettent « au moins que les idées soient exposées (et) que ce ne soit pas la manipulation et les magouilles qui prennent le haut du pavé ».
Ces démarches devraient également mener à la compréhension de l’échec des intellectuels visionnaires comme Firmin dans le milieu politique haïtien.
Écrivain, diplomate, ministre des finances, gestionnaire des derniers de l’État, Anténor Firmin est né dans l’historique ville du Cap haïtien le 18 octobre 1850. Il est mort le 19 septembre 1911.
« De l’égalité des races humaines » est un remarquable essai laissé par Firmin. [rh apr 22/09/2011 12 :15]
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