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Haïti-MINUSTAH : La Faculté d’ethnologie se veut la ligne de front des manifestations anti-casques bleus

P-au-P, 15 sept. 2011 [AlterPresse] --- Plus d’une centaine de bombonnes de gaz lacrymogènes jonchent l’enceinte de la Faculté d’Ethnologie, constate l’agence en ligne AlterPresse lors d’une visite effectuée sur les lieux après la manifestation lancée mercredi pour obtenir le départ des forces onusiennes du pays.

« Les agents de la CIMO (Compagnie d’Intervention et de Maintien d’Ordre) voulaient nous asphyxier avec ces bombonnes… qu’ils ont lancé vers nous dans l’idée de nous déstabiliser » indique un porte parole du mouvement de protestation, Frontal Elie Odivin.

Les étudiants disent faire de la Faculté d’Ethnologie leur base d’operation, et déclarent qu’ils continueront jusqu’au départ de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH).

« Interdiction aux soldats de la MINUSTAH de circuler dans les parages de la Faculté d’Ethnologie », lit-on sur une affiche posée contre les murs de la faculté.

Frontal Elie Odivin annonce que les manifestations gagneront tous les départements. Il s’agit, selon lui, « de débarrasser le pays de ces soldats dont la mission coûte plus de sept milliards de dollars, alors qu’une bonne partie de la population haïtienne vit en dessous du seuil d’extrême pauvreté avec moins d’un dollar par jour ».

Le délai de départ fixé à la mission est de 90 jours.

Des poubelles, des pneus enflammés et des pierres sont les principaux moyens utilisés par les étudiants pour affronter les forces de l’ordre.

Une cérémonie vaudou a également été organisée en vue de solliciter l’intervention « des forces invisibles » dans la lutte, comme ce fut le cas au Bois Caïman.

Par ailleurs, plusieurs étudiants n’ont pas caché leur indignation vis-à-vis de la réaction du chef de l’Etat dans ce dossier. Michel Martelly a déclaré cette semaine qu’il ne fallait pas acculer la MINUSTAH et que tous ses membres n’étaient pas des violeurs.

Le mouvement de protestation a en effet éclaté après le viol d’un jeune haïtien de 18 ans par des militaires uruguayens de la mission.

Dans le cas où Michel Joseph Martelly s’entête à renouveler le mandat des troupes onusiennes sur le territoire, les étudiants des onze entités de l’Université d’Etat d’Haïti vont se lever en bloc contre le chef de l’Etat et le Parlement, annoncent les étudiants. [jep kft gp apr 16/09/11 09:50]