Español English French Kwéyol

Haïti : La Minustah « partira sans dire un mot », soutiennent des manifestants

P-au-P, 15 sept. 2011 [AlterPresse] --- Des dizaines de manifestants ont exprimé leur confiance que, coûte que coûte, la mission des Nations Unies pour la stabilisation d’Haïti (Minustah) n’aura d’autre choix que de laisser le pays.

Une forte tension a régné dans le périmètre du Champ de Mars, le mercredi 14 septembre, lorsque des policiers de la compagnie d’intervention et du maintien d’ordre (Cimo) ont tenté de disperser des manifestants qui réclamaient le départ de la Minustah.

Au moins une personne aurait été blessée par des éclats de gaz lacrymogènes et deux journalistes ont été sauvagement frappés par des agents de la Cimo.

« Nou pa pè, nou p ap janm pè » (On n’a pas peur et on n’aura jamais peur), ont scandé avec détermination et à l’unanimité les manifestants pour la plupart des étudiants de l’université d’État d’Haïti (Ueh) qui voulaient se rendre devant le palais présidentiel haïtien.

« Reculez ! Reculez ! Reculez ! », ont rétorqué les policiers qui ont, ensuite, fait un usage violent de gaz lacrymogènes.

Cette attitude a déclenché la colère des protestataires qui ont répliqué avec des jets de pierre.

Les sinistrés, qui vivent sur le Champ de Mars depuis le séisme du 12 janvier 2010, n’ont pas été épargnés.

« Ils agissent ainsi parce qu’ils (les policiers) nous prennent pour des chiens au Champ de Mars », s’exclame une sinistrée.

"Ils ne nous respectent pas », renchérit une victime.

Pour se protéger, les sinistrés se sont fait une moustache de dentifrice ou bien un masque de jus de citron.

Deux tentes ont été partiellement incendiées par des cylindres de gaz lancés.

Le bruit de l’éclatement des grenades lacrymogènes était assourdissant et l’énorme fumée, provoquée par les explosions, a formé un nuage gris et blanc drapant tout le Champ de Mars.

D’un autre côté, la circulation des véhicules et des piétons était rendue impossible à cause, en particulier, des pierres qui jonchaient la chaussée.

Les protestataires n’ont pas perdu confiance. Pour eux, la « Minustah partira sans dire un mot ». [rh gp apr 15/09/2011 00:50]

Voir la vidéo