Arrêtons la saignée de l’exode en Haïti !

Communiqué du Service Jésuite aux Réfugiés et Migrants (SJRM-Haïti)

Soumis à AlterPresse le 13 septembre 2011

Le Service Jésuite aux Réfugiés et Migrants (SJRM-Haïti) salue la mémoire des 10 citoyens haïtiens et haïtiennes (5 hommes et 5 femmes) morts-es, le dimanche 11 septembre 2011, au large des Îles Turks and Caicos. Il invite également les responsables gouvernementaux et étatiques d’Haïti à arrêter la saignée de l’exode massif des Haïtiens, en créant des conditions de vie dignes et humaines dans le pays.

Le SJRM-Haïti a appris avec consternation la mort de 10 citoyens haïtiens et haïtiennes et la disparition de 3 d’entre eux au large des côtes de Turks and Caicos. Cette catastrophe est survenue le dimanche 11 septembre 2011, pendant que 17 citoyens-nes haïtiens-nes tentaient de rentrer de façon irrégulière sur l’archipel britannique à bord d’un bateau commercial. Afin d’éviter les contrôles d’usage, les 17 voyageurs irréguliers ont laissé le bateau en vue de gagner la terre ferme sur une petite chaloupe, selon les informations données par le Ministre des Haïtiens Vivant à l’Etranger (MHAVE), Edwin Paraison, durant une intervention sur les ondes de la radio Magic 9 ce mardi 13 septembre.

Par ailleurs, nous avons appris qu’un Haïtien est décédé le lundi 12 septembre en République Dominicaine après avoir été heurté par une voiture de l’Immigration de ce pays qui lui courait après. Cet incident malheureux a eu lieu près d’une station d’essence à l’avenue Juan Luis Franco Luperon dans la capitale dominicaine [1].

Le SJRM salue la mémoire de ces frères et sœurs qui nous ont laissés dans des conditions tragiques et adresse ses sincères condoléances à leur famille. Du même coup, nous invitons l’Etat haïtien à assumer ses responsabilités en créant des conditions de vie dignes et humaines en Haïti. Les jeunes haïtiens ont besoin de travailler, d’étudier, de croire dans l’avenir de leur pays pour y rester. Nous croyons fortement que redorer le blason d’Haïti à l’extérieur passe par la capacité d’y améliorer la situation socio-économique et politique permettant aux Haïtiennes et Haïtiens de vivre dans la décence.
Nous demandons :

  au Président de la République et au Parlement qui travaillent actuellement sur la mise en place d’un nouveau gouvernement d’accorder une place prioritaire à la problématique migratoire. Car l’augmentation du flux migratoire haïtien dans la Caraïbe, en Amérique Latine, en Amérique du Nord ou en Europe, est le résultat tangible de l’aggravation de la situation humanitaire du pays, de l’instabilité politique, du chômage, bref, du manque d’accès de la majorité des Haïtiennes et Haïtiens aux services de base et de la violation systématique de leurs droits humains fondamentaux.

  aux pays d’accueil, tout en reconnaissant leur droit de protéger leur territoire de ne pas porter atteinte à la vie et aux droits humains des migrants - même en situation irrégulière.