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Regard (Chronique hebdo)

Un jour qui ébranla le monde

Par Roody Edmé*

Spécial pour AlterPresse

Le 11 Septembre 2011, les tours du World Trade Center s’enflamment à New York. Une attaque terroriste d’une rare audace frappe en plein cœur de la puissance américaine. Les tours jumelles terrassées par deux avions transformés en bombes volantes s’effondrent en plein jour dans une « nuit » épaisse.

L’Amérique hagarde compte ses morts. Le monde entier est médusé, la vie ne sera plus jamais comme avant. Ce jour là, beaucoup avait compris que l’Histoire avait pris un tournant et que la sécurité aérienne ne serait plus la même.

Si cette attaque terrible a suscité dans le monde entier une solidarité toute contagieuse, si bien qu’ un éditorialiste du Monde écrira « nous sommes tous américains », elle a aussi porté l’ opinion publique américaine à s’ interroger sur ce qui pouvait leur valoir tant de haine, de détestation de la part d’ individus ou de groupes terroristes aussi résolus à infliger au prix de leurs propres vies des souffrances aussi ultimes à une nation si puissante, mais aussi à d’innocentes victimes civiles.

Les blessures douloureuses et profondes de l’Amérique entrainèrent l’humanité dans une guerre asymétrique contre la nébuleuse d’Al Quaïda, l’organisation du chef terroriste le plus « charismatique » de l’Histoire et l’ hyper puissance américaine. La fascination du vide et la destruction aveugle s’empara depuis, d’une partie de la planète et modifia sensiblement la grammaire des relations internationales.

Certains sont entrés têtes baissées dans la vision apocalyptique d’une guerre de civilisations chaque jour démentie par la complexité du monde arabo-musulman. Le Moyen-orient perçu comme une zone violente et archaïque, par une certaine presse occidentale a montré qu’elle pouvait aspirer à plus de modernité et de démocratie. Face aux multiples défis de la fragmentation intercommunautaire, on observe une irrésistible poussée vers un idéal nouveau que cherchent à parrainer certaines chancelleries occidentales.

La situation dans la région reste encore engluée dans de meurtrières impasses, en Irak, à Gaza, dix ans après ce « jour ou la terre s’arrêta ». Cette année 2011 qui a vu la mort de Ben Laden, le terrible, voit aussi pointer à l’horizon le « printemps » arabe porteur d’espoir mais aussi de quelques inquiétudes.

Dix ans après le 11 Septembre, le monde se doit de méditer sur ce que l’autre avait appelé la « banalisation du crime ».

* Éducateur, éditorialiste