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La vie tarde à reprendre dans le nord et l’Artibonite

P-au-P., 13 févr. 04 [AlterPresse] --- Un calme précaire régnait ce 13 fevrier dans le bas Artibonite et la métropole du Nord. A Saint Marc, les écoles, le grand commerce demeuraient fermés, le commerce informel fonctionnait normalement alors que les banques gardaient leurs portes entrouvertes.

La veille, des hommes en noir et encagoulés ont mis le feu au domicile des
parents d’un membre de la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Haïti,
institution membre du Groupe des 184, Francky Paultre.

La mère et le père de monsieur Paultre, deux vieillards de plus de
quatre-vingts ans, habitaient seuls la maison. Son père, agé de 87 ans, a
été brûlé au bras et au visage et a dû être évacué à Port-au-Prince pour
recevoir des soins.

Selon des correspondants locaux, les incendiaires étaient arrivés à bord de
pick-up de la police.

Un peu plus tôt, soit dix-huit heures, ces mêmes individus avaient
perquisitionné dans un hôtel , « Le Goûter », appartenant à Henry
Dalencourt, un citoyen bien connu de la ville.

Selon des sources concordantes, environ treize personnes ont été tuées
depuis la reprise en main par le gouvernement de la ville de Saint Marc
lundi.

Au Cap-Haïtien, la reprise des activités tarde également à être effective.
Le grand commerce est toujours fermé alors que les banques ouvraient leurs
portes timidement. Certaines écoles ayant rouvert leurs portes
fonctionnaient avec un effectif réduit.

Une vingtaine de maisons ont été incendiées depuis le 7 février dernier.
Plus aucune radio locale indépendante ne diffuse de l’information. Plusieurs
travailleurs de la presse ont dû se mettre à couvert pour échapper à 
persécution des partisans et autorités lavalas.

A partir de dix-huit heures, les rues du Cap Haïtien sont depuis le 7
février jonchées de barricades dressées par des partisans du pouvoir pour
faire échec, prétendent-ils, à toute irruption de rebelles dans la ville.

Les violences ayant ponctué et suivi l’insurrection armée amorcée le 5
février dernier aux Gonaïves se sont soldées par plus d’une cinquantaine de
morts. [vs apr 13/02/2004 17:00]