P-au-P, 09 sept 2011 [AlterPresse] --- La mission des Nations Unies de stabilisation en Haïti (Minustah) a mis en oeuvre une stratégie d’accompagnement et de prise en charge d’un ressortissant haïtien de 18 ans, abusé sexuellement par 4 militaires du contingent de l’Uruguay en juillet 2011 à Port-Salut (Sud).
« Acte inexcusable » : c’est la qualification donnée par la cheffe de communication et de l’information publique de la Minustah, Eliane Nabaa, dans la conférence hebdomadaire de la force onusienne le jeudi 8 septembre 2011 à Port-au-Prince.
En plus d’un suivi judiciaire (depuis l’instruction, en passant par le jugement jusqu’à l’application des peines qui seront prononcées) contre les militaires impliqués dans le viol, des dispositions sont adoptées pour prendre en charge tous les besoins, en termes d’« appui médical, légal, matériel, financier … psychosocial », résultant des abus sexuels sur le ressortissant haïtien.
Dans de tels cas de non respect du code d’engagement des missions de paix onusiennes, la “tolérance zéro” est prescrite par les mécanismes existants à l’organisation des Nations Unies (Onu), rappelle Nabaa.
De tels abus tendent à ternir l’image de la force onusienne en Haïti, reconnaît Nabaa.
Depuis le 4 septembre 2011, une équipe d’experts, envoyée par les autorités de l’Uruguay, conduisent une investigation sur le viol, perpétré par 4 militaires du bataillon de ce pays.
Les 4 militaires sont présentement “confinés” en Haïti, en attendant la conclusion de l’enquête menée par les experts uruguayens. Parallèlement, le commandant du bataillon militaire de l’Uruguay est relevé de ses fonctions “à titre conservatoire, parce qu’il a failli à sa responsabilité”.
La cheffe de communication et de l’information publique à la Minustah a refusé d ;indiquer les noms de ces 5 militaires de l’Uruguay, aujourd’hui en situation d’ “isolement” après la révélation des abus sexuels sur le ressortissant haïtien de 18 ans.
Par l’intermédiaire du représentant spécial, le chilien Mariano Fernandez, la Minustah a exprimé ses profonds regrets à la ministre sortante des affaires étrangères Marie Michèle Rey. La présidence et le ministère uruguayens de la défense ont également présenté des excuses au peuple et au gouvernement d’Haïti, relativement aux conséquences du viol.
Déplorant le viol enregistré, Eliane Nabaa insiste sur les mécanismes de prévention, généralement pris, pour une formation appropriée sur le respect absolu de la culture du pays hôte et des entraînements sur les obligations de comportement, dans la perspective d’engagement des troupes militaires onusiennes pour des “missions de paix”.
Par ailleurs, un autre militaire de l’Uruguay, qui faisait partie de la Minustah, est l’objet de mesures disciplinaires après avoir mis enceinte une mineure haïtienne de 16 ans, toujours à Port-Salut (Sud d’Haïti), suite à une enquête interne du contingent uruguayen de la Minustah.
Banni de toutes possibilités de servir dans d’autres “missions de paix’ dans le futur, ce militaire uruguayen a déjà été rapatrié dans son pays d’origine.
Il devra assumer sa responsabilité de père de l’enfant (qui naîtra) et continuer à soutenir financièrement la jeune fille et son enfant, précise la cheffe de communication et de l’information publique de la Minustah.
La force onusienne refuse de révéler les noms des militaires impliqués dans ces forfaits et de signaler d’autres cas répréhensibles enregistrés, en raison des “souffrances et atteintes à la dignité humaine” des personnes ayant été victimes d’abus, ainsi que de la stigmatisation possible à l’encontre de ces personnes. [rh rc apr 09/09/2011 0:00]